Theux : la nouvelle croix révélée

Comme annoncé dans notre article récent, Marie de Beukelaer a « écrit » une icône en forme de croix pour le chœur de l’église des saints Hermès et Alexandre de Theux, après nous avoir fait cadeau des icônes des saints Michel et Gabriel déjà en place.

La découverte de la croix a eu lieu, et ce n’est pas un hasard 😉 lors de la fête de la Croix glorieuse (ou de l’Exaltation de la Sainte Croix), que l’abbé Villers nous a si bien présentée récemment. Et c’était aussi le dixième anniversaire de l’installation de notre curé, l’abbé Jean-Marc Ista, dont la joie rayonnait ! Le vicaire général de notre diocèse de Liège, le chanoine Eric de Beukelaer (également fils de l’artiste et très actif sur les réseaux sociaux et un blog), était présent pour ces deux occasions et a concélébré la messe.

De gauche à droite : le chanoine Eric de Beukelaer, l'abbé Jean-Marc Ista et Jacques Delcour, diacre

Après qu’un joli bouquet a été offert à notre artiste par Nicole, notre sacristine, le verre de l’amitié a été servi à l’issue de la messe dans le fond de l’église, pour le plus grand plaisir de tous les participants.

Voici le texte de présentation de Marie de Beukelaer : 

Bonjour à tous, je viens tout simplement vous raconter l’histoire de cette croix. Nous sommes, il faut le reconnaître, dans une des plus belles églises de Liège. Or, la croix de Saint-Damien, qui est au centre du chœur, est une image collée. Ce qui veut dire qu’elle va se décolorer progressivement.

J’ai donc proposé à Monsieur le Curé d’en écrire une -car on ne peint pas une icône, on l’écrit. Je souhaitais une croix qui nous parle à tous et nous dise ce qu’est la crucifixion. Représenter une crucifixion, ce n’est pas facile, car c’est décrire la mort atroce du Seigneur.

Heureusement, mon gentil professeur, Annette Gottschalk, m’a bien aidée ! Que signifie cette crucifixion ? Nous avons, dans le bas, Jésus qui, par sa mort, tire Adam et Ève des enfers. Adam et Ève, c’est nous, c’est le genre humain. Le Christ, par sa mort, nous tire de nos peurs, de nos lâchetés, de notre égoïsme, de nos manques de courage. Il nous tend la main, il nous remet sur pied.

À ses côtés, il y a ses parents. Il y a souvent sa mère, Marie, qui vraisemblablement était présente, mais Joseph n’est jamais représenté dans une crucifixion, car il était déjà mort. Cependant, il a dû être terriblement important pour Jésus. Et je suis certaine qu’il était en prière près de son fils adoptif. Marie et Joseph sont ensemble dans la douleur et offrent une colombe, comme dans l’Évangile, en signe de leur don total à Dieu.

À droite, il y a Jean, le disciple préféré. Il était présent et c’est à lui que Jésus a confié sa mère. Et puis il y a Abraham : bien sûr que chronologiquement, ce n’est pas juste. Mais symboliquement, cela a toute sa signification, car il est le père des 3 grandes religions monothéistes. Et donc les 3 bébés dans ses bras sont le judaïsme, le christianisme et l’islam. C’est donc par lui, Abraham, que tout a commencé.

Dans la tradition orthodoxe, les 4 évangélistes entourent la croix puisqu’ils relatent la crucifixion. De gauche à droite, vous voyez l’ange, qui représente saint Matthieu (chapitre 27) ; le lion, saint Marc (chapitre 15) ; le taureau, saint Luc (chapitre 23) et l’aigle, saint Jean (chapitre 12). Sur cette croix, le Christ est serein et apaisé : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». Et on voit son esprit porté par 2 anges vers le Père, dont on voit la main tendue vers son fils. En orthodoxie, on ne représente pas Dieu, qui est le mystère par excellence qui se fait percevoir par son fils.

La plaie sur le côté du Christ laisse jaillir l’eau et le sang qui évoque les sacrements majeurs du baptême et de l’eucharistie. « Nous sommes justifiés par son sang », dit saint Paul dans la lettre aux Romains (chapitre 5, verset 9). Sur l’auréole, on peut lire 3 lettres en grec qui signifient « celui qui est de toute éternité ». Saint Augustin nous dit que la lune est une image de l’Ancien Testament qui doit, pour être compris, recevoir l’éclairage du soleil du Nouveau Testament. Le fond est d’or qui signifie que, au cœur même de sa passion, le Christ est le Pantocrator (le Tout-Puissant) qui garde toute sa liberté et continue à régir l’univers.

Univers qui est représenté ici par le minéral : les rochers du Golgotha ; le végétal : l’arbre du paradis terrestre ; l’animal : la colombe de Marie et Joseph ; l’humain : les personnages ; le céleste : les anges, le soleil et la lune. C’est le cosmos tout entier qui s’incline devant le mystère de l’amour infini. La Crucifixion expose la réalité du Dieu Amour dans son expression maximale, en le montrant qui descend au plus profond de la condition humaine et qui réunit le ciel et la terre pour atteindre tout le cosmos depuis l’origine.

Saint Michel et Saint Gabriel sont les 2 anges qui entourent la croix. L’un lui apporte Theux et ses paroissiens, l’autre la chapelle de Banneux et ses pèlerins, afin qu’il les prenne sous sa divine protection.

Merci beaucoup !

Marie de Beukelaer

Merci, chère Marie ! Heureux anniversaire, cher Monsieur le Curé !


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