Ami visiteur ou ami croyant,
La paroisse saint-Éloi de Becco est heureuse de t’accueillir en son église… Entre, contemple et admire… et, si le cœur t’en dit, remercie le Seigneur pour toutes les merveilles visibles et invisibles.
(Introduction rédigée par le Père Jacques Vincent, SJ, curé de Becco de 1991 à 1999)
Les « meubles » significatifs de notre église
Tabernacle ou trône d’exposition (dans le fond du chœur)
Ce joli meuble d’autel en forme de retable fut donné au couvent des Capucins en 1665 par Jean Counet, bourgmestre de Spa. D’une hauteur de 164 cm, il fut vendu en 1808 par Damseaux aux paroissiens de Becco pour la somme de 20 couronnes de France. Selon Meunier, il portait autrefois l’inscription suivante : Reparavit de novo Tabernaculum Juli Helbig 1885. Famille-de-Damseaux 1808 Hoc e capucinis spadanis dederat.
L’ensemble est composé de sculptures en bois peint et partiellement doré ; il fut restauré en 1885 par Jules Helbig de Liège. Les deux volets ouverts montrent, à gauche, Jésus jouvenceau, en médaillon et buste et la tête auréolée de rayons et, à droite, la Vierge portant voile sur la tête et ayant une robe décolletée.
Ces deux peintures sont entourées de fleurs réalisées avec délicatesse. Selon Albin Body, ces portes ont été décorées de roses par Louis Lecomte, peintre spadois de fleurs (1745-1815) qui fut marchand de Bois de Spa entre 1776 et 1790. Lecomte fit une carrière d’officier dans les armées de la 1ère république et apprit à Paris la peinture sur porcelaine qu’il aurait voulu voir introduire à Spa. Il serait mort en 1815, commandant des vétérans à Juliers (Jülich) où Napoléon avait élevé une forteresse confiée à la garde de ces vieux braves.
La collection Robert Paquay possédait un cartel et un quadrille peints par cet artiste qui jette les fleurs en lâches bouquets sur les Bois de Spa. Le Musée de Spa possède quelques objets que l’on peut attribuer à Louis Lecomte. J. de Borchgrave et P. Bertholet attribuent les portraits de Jésus et de la Vierge à un peintre italien, élève de Raphaël.
Au centre du tabernacle est une statue de l’Enfant Jésus debout, le chef irradié d’or, entouré de deux anges thuriféraires (ces trois petites statues ont été volées !). L’autel est surmonté d’un petit dais à colonnettes contenant le Christ avec sa croix et Dieu le Père sous l’aspect d’un pape. Sous la coupole de l’édicule, un pélican déploie les ailes. Symbole de la charité chrétienne, il nourrit ses petits.
Le socle du meuble montre Jésus mort sur un linceul soutenu de deux angelots. L’ensemble fermé est sculpté d’un Christ en croix en relief, sous lequel prient Marie-Madeleine et saint François d’Assise (1181 ou 1882 – 1226), il Poverello. La décoration est pourvue de colonnettes, chapiteaux et fleurons indiquant l’influence de la Renaissance, d’angelots, guirlandes, coquilles, rinceaux et fruits marquant le XVIIème siècle.
Chaire de vérité
Elle provient également des Capucins de Spa. Ce meuble est incomplet, il manque l’abat-voix. Le magnifique tambour est cerné de quatre panneaux à médaillon avec les bustes du Christ et l’inscription « Salvator Mundi », de la Vierge et « Mater Dei » et de Saint François « S. Franciscus » et un œil de Dieu au milieu d’un triangle d’où s’échappent des rayons et la date de 1728.
Joseph de Borchgrave et Paul Bertholet commentent ce meuble en ces termes : « Cette chaire est très intéressante pour les historiens du mobilier du Pays de Liège ; les personnages en buste y sont toujours dans la tradition baroque et berninesque ; ils sont entourés de motifs selon Lepautre, de palmettes Louis XIV, d’acanthes, de lauriers, de feuillages dans un dispositif ordonné sur les montants, des décors plus légers formés de fleurons, d’une coquille, de courbes en C et de crosses feuillagées. Deux groupes de motifs s’opposant. »
L’escalier (qu’on ne voit plus) et le pied sont du XIXème siècle, par le menuisier Olivier de Clermont.
Statue de sainte Anne Trinitaire
Meunier, et Vlecken après lui, attribuent l’origine de ce groupe représentant sainte Anne au couvent des Capucins de Spa, sans toutefois citer de référence. Pierre Lafagne ne mentionne pas ce fait.
Cette statue en bois sculpté et polychromé d’une hauteur de 79 cm montre sainte Anne assise, le voile de veuve sur la tête, près de la Vierge couronnée et debout lui présentant l’Enfant Jésus nu tenant une sphère dans la main gauche. Cet ensemble date du début du XVIème siècle et sortirait d’un atelier entre Rhin et Meuse et dans l’entourage de Jan Van Weert.
Cette sainte Anne Trinitaire est un don fait en 1820 par le Chevalier de Donnéa de Liège à l’église de Becco et repeinte alors par Gardon de Liège. Jules Helbig a restauré cette sculpture en 1886.