L’église des Saints-Hermès-et-Alexandre accueillait la commémoration de l’armistice de la guerre 1914-1918, ainsi que l’hommage à toutes les victimes de toutes les guerres,
y compris celles qui se déroulent encore aujourd’hui
Le père Norbert Maréchal, remplaçant notre curé, l’abbé Jean-Marc Ista, absent pour des raisons de santé, a présidé la célébration eucharistique à laquelle ont pris part les autorités communales et de nombreux représentants des associations d’Anciens combattants.
Un texte du prophète Isaïe (58, 6-9) sur le jeûne qui plaît au Seigneur a été proclamé :
Quel est donc le jeûne qui me plaît ? N’est-ce pas faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi, et la gloire du Seigneur t’accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : Me voici.
Dans son homélie, pour commenter l’extrait de l’évangile selon saint Jean qui a ensuite été proclamé, le père Norbert a fait appel à un texte du rabbin René-Samuel Sirat (né en 1930, et Grand Rabbin de France de 1981 à 1988) :
Si tu veux la paix, prépare…
… Surtout, ne prépare pas la guerre
Bien au contraire, si tu veux la paix, prépare d’abord la fraternité.
Mais aussi, si tu veux la paix, prépare l’enseignement de l’amour du prochain.
Car, en effet, si tu veux la paix, donne la priorité des priorités à l’éducation.
Mais n’oublie pas : si tu veux la paix, prépare la justice et respecte la dignité de l’adversaire.
Mais aussi, si tu veux la paix, purifie les mémoires.
Si tu veux la paix, prépare la vérité.
Surtout, si tu veux la paix, prépare la solidarité.
Enfin, si tu veux la paix, prépare la miséricorde.
Alors, si tu prépares tout cela, la paix te sera donnée par surcroît.
La chorale de Juslenville a rehaussé la célébration de ses chants, tandis qu’Eric faisait retentir la trompette, de manière très émouvante, depuis le jubé, juste après la consécration.
À la fin de la célébration, après que toute l’assemblée a entendu l’orgue jouer la Brabançonne, le père Norbert a récité la célèbre prière de saint François d’Assise :
Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.
Après la célébration à l’église, l’assemblée s’est rendue au Monument aux Morts, juste en face de l’église, où attendait une foule nombreuse, dont beaucoup d’enfants scolarisés à Theux.
Mme Leclercq, présidente des Anciens Combattants franchimontois, a prononcé le discours suivant :
Bonjour à tous et merci d’être là aujourd’hui.
Je tiens à remercier monsieur Philippe Boury, bourgmestre de notre belle commune, ainsi que mesdames et messieurs les échevins et conseillers communaux. Je salue messieurs les députés Frédéric et Daele qui, par leur présence, confortent l’hommage rendu ce 11 novembre. Un grand merci particulier aux enfants et à leurs enseignants.
C’est un anniversaire, un triste anniversaire que nous commémorons aujourd’hui. Cependant c’est l’espérance qui doit nous réunir, petits et grands, pour célébrer la vie.
Nous sommes tous là, aujourd’hui 11 novembre 2016, pour rendre hommage à ces jeunes gens dont les noms sont inscrits sur ce monument, morts en militaires pour défendre notre pays, la Belgique, contre les attaques d’autres militaires victimes -eux aussi- des décisions de dirigeants menés par l’ambition et le mépris de la vie humaine, et ce tant en 1914 qu’en 1940, parfois pour une idéologie, parfois pour une rapine ou pour le goût du pouvoir que donne la possession des richesses que la Terre, pourtant, nous réservait à tous. Ils voulaient posséder tant de contrées, de pays, de villes, de villages, de campagnes dont les autochtones nos frères, avaient pris soin, bâtis, entretenus et cultivés avec l’amour au cœur.
En évoquant ainsi la mémoire de nos héros, en n’oubliant pas leurs noms, nous rencontrons tous les peuples qui pleurent partout dans le monde ; car ce n’est pas un anniversaire comme les autres, parce que, à la lecture de l’actualité du monde où l’aide humanitaire est une nécessité un peu partout, où les avancées scientifiques font basculer tant de tabous, nous voyons bien que les tueries doivent cesser, qu’elles n’apportent rien à personne, ni au Monde.
Et cependant, on tire et on tue partout !
La vie humaine n’a plus de valeur pour certains qui sacrifient -à quoi ?- leur propre vie !
Pour vous mes enfants : rendre hommage aux anciens combattants doit vous paraître bien lointain, c’est un peu comme célébrer Mathusalem et c’est tellement plus vieux que Harry Potter ou le smartphone et même d’autres figures modernes, actuelles et spectaculaires.
Mais l’histoire est l’Histoire et la meilleure façon de rendre hommage à nos héros morts pendant les guerres, c’est d’éviter les conflits et en esquiver ainsi les conséquences.
La déclaration des droits de l’homme a fait avancer l’évolution citoyenne, mais peut-être l’intitulé « Les droits et les devoirs de l’homme » aurait été plus juste -pour chacun de nous- pour le monde qui nous entoure et pour cette nature, généreuse mais malmenée.
Ceux dont le nom figure sur ce monument ont fait leur devoir en se sacrifiant. Nous ne devons jamais les oublier !
J’ai de nombreux remerciements à adresser au nom des Combattants Franchimontois : merci à François Gohy qui perpétue la tradition en nous emmenant bénévolement le 1er novembre aux cimetières de Theux, Oneux et Juslenville, afin de rendre hommage aux victimes des deux guerres, belges et étrangers, en nous inclinant devant leur sépulture.
Merci aux instituteurs qui entretiennent chez nos écoliers le souvenir de ces héros et merci à Niels, du Centre Culturel, qui leur apprend d’anciens chants patriotiques qu’ils vont fièrement nous clamer.
Merci aussi à nos amis Bertrang et Eisenhuth, membres actifs du Cercle des Anciens Combattants, qui installent pour vous la sono qui permet à ma voix de vous parvenir.
Merci enfin aux élèves et aux professeurs de l’école de musique qui nous chanteront l’espoir d’un meilleur avenir et d’un peu plus d’amour entre nous.
Vive le cœur du Franchimontois !
Vive la Belgique, vive le Roi !
Succédant à cet émouvant et stimulant discours, les enfants, vigoureusement emmenés par Niels, ont chanté avec enthousiasme la Brabançonne et un autre chant réclamant la fin des guerres, car nous sommes tous frères : le lien avec la célébration à l’église était fait, car c’est bien Jésus, fils de Dieu et sauveur des hommes, qui nous a enseigné à nous aimer comme des frères !
Plusieurs gerbes ont été déposées au pied du Monument, avant que le cortège, précédé par de nombreux drapeaux, se rende au Centre culturel pour y partager le verre de l’amitié.