La Toussaint approche, et son jour des morts qui lui ravit souvent la vedette. Les morts, c’est toujours les autres, forcément. Mais un jour, ce sera moi, indéniablement. Ce jour m’échappe, mais pas sa préparation. Jadis, on parlait de la « belle mort », celle qui ne venait pas à l’improviste, à laquelle on avait le temps de se préparer spirituellement. Aujourd’hui, la mort est belle quand elle nous prend au dépourvu, si possible pendant notre sommeil.
Or, le propre de l’homme n’est pas d’avoir peur de la mort. Même les animaux s’en protègent. Ce qui nous caractérise est de nous savoir mortels, et donc de pouvoir nous préparer à ce grand passage. Ne serait-ce pas, finalement, l’œuvre de toute une vie ? Mais quand l’âge avance, cela devient plus urgent. Avant de réussir sa mort, il faut donc réussir sa vieillesse. « Ô mon Dieu, tirez parti de ma vieillesse comme un père de famille économe qui utilise les déchets et les choses usées », dit la poétesse Marie Noël.
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