Clé pour lire l’évangile de Marc
Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Marc. Cette semaine : Mc 13, 9-13 en cette fin d’année liturgique.
46. On vous livrera à cause de moi
Lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d’avance pour savoir ce que vous direz. (Mc 13,11)
« Il faut que l’évangile soit proclamé à toutes les nations. » (13,10) Prêcher l’évangile, c’est comme Jésus en encourir les conséquences. Ainsi, « vous serez détestés de tous à cause de mon nom » (13,13), annonce Jésus. De fait, hier dès la première Église, tout comme aujourd’hui, des chrétiens connaissent l’opposition des autorités publiques comme la division au sein de leur propre famille. « Le frère livrera son frère à la mort. » (13,12)
Les persécutions prennent la forme et le sens d’un procès fait à Jésus et à l’Évangile. Paradoxalement, elles deviennent témoignage et prédication. « Ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit Saint. » (13,11) C’est, en effet, ce même Esprit Saint, descendu sur Jésus au baptême, qui le poussa au désert pour vaincre Satan. Ainsi, l’Esprit se fera l’avocat et le supporter de la lutte des chrétiens contre le même ennemi.
Le procès
« Tout le récit évangélique se présente comme un procès… La vie libre que Jésus a menée dépassant le texte de la Torah, placée sous le commandement de l’amour est aux antipodes de l’idée habituelle qu’on se fait de Dieu. Ce Dieu dans lequel Jésus a cru, en fonction duquel il a construit toute sa vie n’est pas le Dieu attendu ; ni à son époque, ni aujourd’hui ! Le véritable motif du procès de Jésus est le refus de l’image de Dieu dont il a témoigné par sa vie et sa pratique… En ressuscitant Jésus, Dieu se reconnaît dans l’image du crucifié et casse le procès : Jésus est le Fils du Dieu vivant.
Certains y ont cru et d’autres pas. Il y a ceux qui défendent sa cause et ceux qui la condamnent. En fait, ce procès au sujet de Jésus n’est pas terminé aujourd’hui et l’appel à témoin pour défendre sa cause est toujours d’actualité. D’une certaine façon, chacun est amené à prendre position un jour ou l’autre dans ce procès. » (Denis VILLEPELET, L’avenir de la catéchèse, 2003, p.38-39).
Abbé Marcel Villers