SOURCES : 31. DESCENDU DU CIEL

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.
Abbé Marcel Villers

31. DESCENDU DU CIEL

 « Écoute cette parabole :
Prends une pierre et lance-la vers le ciel : est-ce que tu l’atteindras ?
Ou bien, prends un arc et lance ta flèche vers le ciel : est-ce que tu le perceras ?
Comment cela pourrait-il se faire ? Les deux choses sont impossibles !
Autant ce sont là choses impossibles, autant les esprits des créatures terrestres sont impuissance et faiblesse.

Pense à la force qui vient d’en haut :
la grêle est un tout petit grain,
mais quand elle cingle la tête d’un homme,
elle lui fait vraiment mal.
Ou bien prends la goutte qui tombe du toit sur la terre :
elle finit par percer la pierre !

Tu vois donc : les plus petites choses qui tombent d’en haut sur la terre ont une grande force.
Ainsi l’Esprit de Dieu
qui vient d’en haut est-il puissant.
Mets donc ta confiance en cet Esprit. » (Hermas, Le Pasteur, Précepte 2)

HERMAS (IIe siècle), auteur d’une apocalypse ou révélation attribuée à un ange nommé le pasteur. Ce texte centré sur l’Église nous renseigne sur la sensibilité des premières communautés chrétiennes. L’homme doit choisir entre deux voies, deux anges (de la justice et du mal), deux sortes d’esprits.

Clés pour lire Jean : 29. L’envoi et le souffle

Clés pour lire l’évangile de Jean

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean.
Alleluia ! Il est ressuscité ! Il nous envoie l’annoncer :  Jn 20, 19-23 du dimanche de Pentecôte.

29. L’envoi et le souffle

Jésus vint et il était là au milieu d’eux. (Jn 20,19)

A côté du récit spectaculaire des Actes des Apôtres, l’évangile de ce jour nous donne une version plus intérieure de la Pentecôte. Nous sommes peu après Pâques et le Christ ressuscité se manifeste à ses disciples réunis. Il entre dans le lieu où se sont rassemblés ses amis et toutes portes closes, se tient au milieu d’eux. Avec un souhait qu’il énonce deux fois : « Que la paix soit avec vous. »

Ce salut est suivi de deux gestes décisifs. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après quoi il souffle sur eux et dit : « Recevez l’Esprit Saint. »

C’est le souffle, la vie, l’énergie même de Jésus qui est la force capable de nous envoyer au bout du monde, vers tous les hommes et toutes les nations. C’est ici que s’origine et se justifie l’impératif missionnaire. « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie. » Et Jésus, le vivant, le ressuscité souffle sur eux, leur transmet sa propre vie, son propre souffle. « Recevez l’Esprit Saint. »

L’impératif missionnaire
L’Esprit est bien le moteur de la mission et c’est dans sa force que l’Église se construit, non pas comme un groupe replié sur lui-même et dans une position d’attente, mais comme un mouvement qui entraîne à sortir, à partir. C’est à chacun de nous aujourd’hui que le Christ redit : « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie. » L’Église, dès sa naissance, est universelle, sans frontières. Cela implique que nous soyons des envoyés, des missionnaires. C’est pour cela que l’Esprit nous est donné. Voilà qui fournit un indice clair de la vitalité de l’Église, de nos paroisses, de nos assemblées : sont-elles tournées vers les lointains, vers tous les autres ou bien « toutes portes closes » ?

Abbé Marcel Villers

SOURCES : 30. CHRIST EN GLOIRE

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.

Abbé Marcel Villers

30. CHRIST GLORIEUX

« Christ glorieux,
influence secrètement diffuse au sein de la matière,
et centre éblouissant où se relient les fibres sans nombre du multiple,
puissance implacable comme le monde et chaude comme la vie,
vous dont le front est de neige, les yeux de feu,
les pieds plus étincelants que l’or en fusion,
vous dont les mains emprisonnent les étoiles,

Vous êtes le premier et le dernier,
le mort, le vivant
et le ressuscité,

Vous qui rassemblez en votre unité exubérante
tous les charmes, tous les goûts,
toutes les forces, tous les états,
c’est vous que mon être appelait
d’un désir aussi vaste que l’univers,
vous êtes vraiment : mon Seigneur et mon Dieu ! » (Pierre Teilhard de Chardin, La messe sur le monde, 1923)

        

Pierre TEILHARD DE CHARDIN (1881- 1955) prêtre jésuite français, paléontologue, théologien et philosophe. Autant scientifique que mystique, il voit la résurrection comme un événement cosmique qui fait du Christ le centre universel. 

Clés pour lire Matthieu : 28. Rendez-vous

Clés pour lire l’évangile de Matthieu

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu. La liturgie de l’Ascension nous en fait lire la finale de l’évangile : Mt 28, 16-20.

28. Le rendez-vous

Les Onze s’en allèrent où Jésus leur avait ordonné de se rendre. (Mt 28, 13)

Le rendez-vous a été donné par Jésus ressuscité aux femmes. « Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (28,10).
Pourquoi la Galilée ? Cette terre frontière, mêlée de populations d’origines diverses, symbolise le monde païen et donc la destination universelle de la bonne nouvelle de la résurrection de Jésus. Voilà la mission des disciples : annoncer au monde la réalité du salut manifesté en Jésus ressuscité.

« Quand ils le virent, certains eurent des doutes » (28,17). Le motif du doute est un élément habituel dans les récits des apparitions du Christ ressuscité. C’est qu’il s’agit de croire et non de soumission à une évidence. Le Ressuscité ne s’impose pas, il s’offre à notre foi, à notre liberté, à notre décision.

La montagne
« Les onze s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre » (28,13). « On revoit la montagne où le démon montrait à Jésus tous les royaumes de la terre, le mont des Béatitudes où le Maître proclamait la charte du royaume et la montagne de la transfiguration où se manifesta la gloire du Fils de l’homme ; et sur tout cela, l’ombre du Mont Nébo (Dt 34) où Moïse fit ses adieux quand son peuple allait entrer en terre promise. » (Claude TASSIN, L’Évangile de Matthieu, 1991) C’est sur la montagne, enfin, que le Christ ressuscité donne ses consignes pour le temps à venir, jusqu’à la fin du monde.

Abbé Marcel Villers