Extrait de la brochure la brochure de présentation de l’église par deux spécialistes theutois, Paul Bertholet et l’abbé Marcel Villers
Cinq statues ornent actuellement l’église : deux à l’entrée du choeur (Vierge à l’Enfant et saint Joseph à l’Enfant), deux dans le choeur (les saints patrons Hermès et Alexandre), une de la Vierge à l’Enfant dans la chapelle latérale nord.
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Vierge à l’Enfant et saint Joseph à l’Enfant, adossées aux colonnes de l’entrée du choeur
Ces deux statues en bois, peintes en blanc, datent de 1770, et sont attribuées au Liégeois Jacques Vivroux. Elles viennent du couvent des Dominicaines de Theux, démoli pour construire l’école communale. Elles témoignent de l’influence persistante de Jean del Cour sur les sculpteurs du Pays de Liège au XVIIIème siècle.
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Saint Hermès et saint Alexandre, patrons de l’église et de la paroisse
Deux statues en bois polychromé de 1699 sont présentes dans l’église. Le premier saint patron de Theux, celui de la chapelle mérovingienne (VIIème siècle), semble avoir été saint Pierre. La nouvelle église, carolingienne (fin IXème siècle), est dédicacée à saint Hermès, le 28 août, fête du saint qui devient la kermesse paroissiale. En Belgique, ce saint est honoré seulement à Renaix et à Theux.
Les reliques du saint ont été déterrées sur l’ordre du pape Grégoire IV en 829 et enfermées dans l’église Saint-Marc de Rome. L’empereur carolingien, Lothaire Ier, obtint en 851 le transfert de quelques reliques à Cornelimunster (près d’Aachen). Les souverains carolingiens ont été les promoteurs du culte de ce saint, dont Theux obtint une relique après Renaix.
Enfin, au début du XIIème siècle, l’église, romane, est dédiée à saint Alexandre dont une relique vient d’être donnée (1145) par Wibald, abbé de Stavelot-Malmedy ; tentative peut-être, par ce patronage, de reprendre les dîmes de Theux et de Sart qui avaient échappé à l’abbaye entre 950 et 1130. On peut, en tous cas, supposer que l’abbaye a voulu rappeler par ce don l’antique dépendance de la paroisse de Theux envers Stavelot-Malmedy.
Des trois saints patrons, encore cités ensemble à la fin du XVIIIème siècle, c’est Hermès, associé à Alexandre, qui gagna les faveurs. Selon le martyrologe romain, Alexandre Ier, le 6ème pape (entre 105 et 115), fut jeté en prison et décapité avec deux de ses prêtres. Hermès, probablement un esclave originaire de Grèce, envoyé à Rome, y aurait été affranchi et martyrisé au IIème siècle. Il est un des plus anciens martyrs romains. Historiquement, on sait que, sous Trajan (53-117), les chrétiens sont considérés comme une société secrète et donc subversifs ; le nom de chrétien suffit alors comme motif de condamnation.
Selon une légende, datée du VIème siècle, le pape Alexandre aurait guéri le fils d’Hermès, préfet de Rome, qui, du coup, se convertit et finira martyr. D’où l’association des deux dans un même culte.
C’est donc avec les attributs du pape (tiare, croix à trois -normalement- branches) et ceux d’un officier romain (épée, cuirasse, casque) que leurs statues (1699) les représentent, qu’ils figurent dans le plafond peint (1630) et sur les vitraux du choeur de l’église.
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Vierge à l’Enfant (chapelle nord)

Cette statue est en bois polychromé et dorée à la feuille (restaurée en 1852). Elle est caractéristique de la fin de l’époque gothique et datée des alentours de 1480. C’est une des pièces maîtresses de l’église : la Vierge de Theux. Jusqu’à la fin du 19e s. la statue était portée en procession, un trou dans le socle permettant de la fixer sur un brancard.
Marie est couronnée, cheveux bouclés et abondants, dénoués et tombant sur les épaules ; elle porte une robe et un manteau, elle a un anneau à la main gauche ; elle a le visage méditant, les yeux baissés sur l’enfant qui est en chemisette et tient le fermoir du manteau maternel de la main droite.