Des réactions à ce décès…
Homélie du cardinal Giovanni Batista (comme le saint patron de notre UP !) Ré, doyen du collège des cardinaux, lors des funérailles du pape François, qu’il présidait à Saint-Pierre au Vatican
(Extraits) Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).
Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus. Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église.
Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”.
- Homélie du cardinal archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, lors de la messe qu’il a célébrée à Rome le 24 avril :
(Extrait) Depuis quelques jours cependant, frères et sœurs, une certaine tristesse se
mêle à cette joie pascale, car depuis l’aube de ce lundi de Pâques, nous sommes tous un peu orphelins. Le pape François avait une stature et une présence que la faiblesse des derniers mois n’avait pas démenties, bien au contraire. Le cardinal Tauran (1943-2018) avait dit une fois que les gens venaient à Rome pour voir Jean-Paul II, l’athlète de Dieu, qu’ils étaient venus ensuite pour écouter Benoît XVI, à la parole si fine et si précise, et qu’ils venaient maintenant à Rome pour toucher François, ce frère et ce père, si proche et si accessible. Et il avait raison ! Nous nous souviendrons longtemps, quant à nous, des derniers actes du pape François, lorsqu’en ce dimanche de Pâques, bravant les contraintes de son infirmité, il s’était avancé pour donner une ultime bénédiction urbi et orbi, le corps douloureux mais l’âme missionnaire, les gestes à l’étroit mais le cœur grand ouvert.
- Découvrez la réaction de notre évêque, Mgr Jean-Pierre Delville avec, notamment, quatre citations du pape François, extraite de l’encyclique La joie de l’évangile (Evangelii gaudium) :

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- Le temps est supérieur à l’espace : « Les citoyens vivent en tension entre la conjoncture du moment et la lumière du temps, d’un horizon plus grand, de l’utopie qui nous ouvre sur l’avenir comme cause finale qui attire. De là surgit un premier principe pour avancer dans la construction d’un peuple : le temps est supérieur à l’espace » (§222).
- L’unité prévaut sur le conflit: « Accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus » (§227), c’est un principe indispensable pour construire l’amitié sociale (§228).
- La réalité est plus importante que l’idée: « Cela suppose d’éviter diverses manières d’occulter la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les intellectualismes sans sagesse » (§231).
- Le tout est supérieur à la partie: « On ne doit pas être trop obsédé par des questions limitées et particulières. Il faut toujours élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » (§235).
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Du pape François, je vais surtout retenir qu’il nous a bousculés par son insistance sur le radicalisme de l’Evangile ! Chaque jour, il a remis à l’avant-plan de son message le critère du Jugement dernier (Mathieu 25,31, « j’avais faim, j’avais soif, j’ai nu, j’étais un étranger ») :
- Les migrants : il n’a pas arrêté de nous dire qu’il fallait les accueillir. D’accord sur le fond, bien entendu, mais comment faire en pratique si nos concitoyens ne veulent pas garder les portes ouvertes ?
- La planète : évidemment, nous pouvons fournir un effort individuel sur nous-mêmes mais comment faire pour réellement redresser la situation ?
- Les pauvres : nous devons sûrement être sensibles à leur venir en aide mais comment ? Par un engagement individuel, par les « œuvres », par une politique plus sociale ?
- La paix : nous la voulons tous mais faut-il accepter de baisser pavillon face aux dictateurs et à tous ceux qui piétinent le droit international ?
Pas plus que l’Evangile, le pape François ne nous a donné un mode d’emploi pour résoudre les problèmes. Il n’avait d’ailleurs pas non plus les solutions ! En revanche, il n’a pas arrêté de nous inviter à ouvrir notre cœur pour agir : donner à manger et à boire, vêtir, accueillir, soulager, redonner l’espérance.
De mes souvenirs personnels, le plus beau concerne l’entretien que j’ai pu avoir avec lui.
Ce n’était pas le Pape ni un Chef d’Etat que j’avais devant moi mais un Père jésuite, comme j’en avais connu cinquante ans plus tôt.
Proches l’un et l’autre du coin de sa table de travail, il m’a tout simplement encouragé à être, dans mon métier, un témoin engagé de l’amour que Dieu nous donne.
Ce n’était pas du tout une leçon comme au collège, mais plutôt un encouragement et surtout un signe de la priorité qu’il donnait à des personnes plutôt qu’à des théories…
Bruno
L’Église est orpheline avec le décès du Pape, mais le Ciel est heureux de l’accueillir. Prions pour lui et celui qui sera le prochain guide, envoyé par Dieu, sur la terre !
Marie-France
Voici mes deux sentiments.
Tristesse de la mort de ce pape qui aimait les petits, les humbles. Qui a écrit de très beaux livres, qui souhaitait la paix et qui osait donner son avis et parler à tous les grands de ce monde.
Sérénité : il salue la foule le jour de Pâques. Je le vois si fatigué et je dis « pauvre homme ». Et puis aujourd’hui (lundi de Pâques), ce successeur de Pierre « tombe » dans les bras de Jésus ressuscité. Pour moi le hasard n’existe pas. Prions et disons merci à Dieu pour le pape François. Demandons à l’Esprit Saint d’éclairer les cardinaux qui dans quelques semaines devront choisir un nouveau pape.
Françoise
À vous, cher Saint-Père, qui avez été une lumière pour notre foi, notre espérance et notre charité, durant toutes les années de votre pontificat, merci !
En citant ces paroles d’une audience que vous avez donnée, le 24 mai 2024, je rends grâce à Dieu pour le cadeau qu’Il a fait à l’Église en nous confiant à vous ! À votre tour de reprendre les paroles du Cantique de Siméon…
L’espérance est la vertu de qui a le cœur jeune ; et ici, l’âge ne compte pas. Car il y a aussi des personnes âgées aux yeux pleins de lumière, qui vivent une tension permanente vers l’avenir. Pensons à ces deux grands vieillards de l’Évangile, Siméon et Anne : ils ne se sont jamais lassés d’attendre et ont vu la dernière ligne droite de leur parcours bénie par la rencontre avec le Messie, qu’ils reconnurent en Jésus, emmené au Temple par ses parents. Quelle grâce s’il en était ainsi pour nous tous ! Si, après un long pèlerinage, déposant sacoches et bâton, notre cœur se remplissait d’une joie jamais éprouvée auparavant, et que nous puissions nous aussi nous exclamer : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut, que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël » (Lc 2,29-32).
Alléluia ! Deo gratias !
Anne-Elisabeth
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Quelques liens pour poursuivre la réflexion :
- VaticanNews
- KTO
- Aleteia : François, le pape qui a bousculé l’Église catholique
- Le site de l’UP de Stavelot – Pays de saint Remacle, avec une profonde et belle réflexion de l’abbé Bernard Pönsgen
- CathoBel : un long article fouillé de Vincent Delcorps, intitulé Il a simplement voulu revenir à l’évangile
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D’après CathoBel
Le pape François est décédé ce lundi 21 avril 2025, à l’âge de 88 ans, à la résidence Sainte-Marthe au Vatican.
A 9h45, en ce lundi de Pâques, le cardinal Kevin Farrell, camerlingue de la Chambre apostolique a annoncé la mort du Pape à la résidence Sainte-Marthe :
Chers frères et sœurs, c’est avec une profonde tristesse que je dois vous annoncer le décès de notre Saint-Père François. Ce matin à 07h35, l’évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père. Toute sa vie a été consacrée au service du Seigneur et de son Église.
Le cardinal Farrell, désormais l’homme-clé du Vatican suite au décès du Pape, a rendu hommage au pontificat de François :
Il nous a appris à vivre les valeurs de l’Évangile avec fidélité, courage et amour universel, en particulier en faveur des plus pauvres et des plus marginalisés.
Le pontife argentin était sorti de l’hôpital Gemelli le 23 mars dernier, fortement affaibli. Il y avait été hospitalisé durant 38 jours admis pour une pneumonie bilatérale. Cela ne l’avait pas empêché de multiplier les apparitions en cette semaine sainte, d’abord la visite d’une prison romaine à l’occasion du Jeudi saint, une rencontre avec le vice-président des États-Unis J.D. Vance, puis une apparition surprise sur le balcon de la Place saint-Pierre hier pour prononcer la bénédiction Urbi et Orbi.
La mort de François vient mettre un terme à un pontificat long de douze années, débuté en mars 2013. Il succédait alors au pape Benoît XVI qui avait décidé, à la surprise générale, de renoncer à la fonction pontificale.
Avec et à la demande de nos évêques, prions pour notre cher pape François, qui a été sans aucun doute accueilli avec grande joie au Ciel !
Quelques liens pour poursuivre la réflexion :
- KTO
- Aleteia : François, le pape qui a bousculé l’Église catholique
- Le site de l’UP de Stavelot – Pays de saint Remacle, avec une profonde et belle réflexion de l’abbé Bernard Pönsgen
- CathoBel : un long article fouillé de Vincent Delcorps, intitulé Il a simplement voulu revenir à l’évangile

Illustration d’entête : portrait du pape François par le peintre belge ©Tom Van Collie
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