Lors du Te Deum du 21 juillet dernier, M. le Curé Jean-Marc Ista a commenté l’extrait d’évangile qui venait d’être lu, la parabole du Semeur (Mt 13, 1-9).
Les paraboles et histoires utilisées par Jésus sont faites pour s’adresser à tous quelles que soient les convictions. La parabole du semeur vise à nous rendre plus vivants malgré les aléas de l’existence.

Notre roi Philippe n’a pas fait autre chose lors de son allocution pour ses dix ans de règne. Par un regard vers hier où il a évoqué les attentats, la pandémie, la crise énergétique, il est revenu dans le présent concret pour qualifier les traits communs des Belges. Avant de nous inviter à regarder vers l’avant notamment vers le bicentenaire du pays.
Le Roi a relevé en premier la générosité et la solidarité des Belges. Nous ne pouvons en douter, nous qui, après les inondations, avons pu bénéficier de l’aide et du soutien de pas mal de concitoyens du Nord. Et ce pendant un temps prolongé. Caritas International, qui vient de publier ses chiffres pour 2022, montre un budget équivalent au Télévie et une forte augmentation des dons en comparaison avec 2021. Je n’insisterai pas sur l’assistance de toute sorte apportée à l’Ukraine et d’autres pays connaissant des catastrophes.
Oui, la bonne terre de notre pays porte du fruit en abondance et ce n’est pas fini ! Le Roi nous a appelés à la créativité et au dialogue respectueux des identités dans un esprit d’unité. La Belgique aura encore bien des défis à relever à court et moyen terme. Le réchauffement climatique, la révolution de l’intelligence artificielle, l’évolution de ses institutions.

À la fête de la Communauté flamande, la plupart des partis se sont déclarés en faveur d’une régionalisation de la Sécurité sociale… avec les risques que cela comporte pour l’unité du pays et la nécessaire solidarité entre tous ses citoyens.
Faut-il s’inquiéter ? Depuis son origine, la Belgique a connu bien des crises. À commencer par sa naissance dans un contexte révolutionnaire européen en 1830. Elle a connu les pressions des puissances de l’époque pour l’instauration d’une monarchie constitutionnelle. Le choix du Roi et des premiers élus s’est effectué au suffrage censitaire, c’est-à-dire quelques milliers de personnes.
Jusqu’en 1847, la paix avec les Pays Bas n’a pas été établie et, en interne, l’usage du seul français comme langue officielle n’a pas aidé à l’union de populations qui, au nord comme au sud, utilisaient des idiomes régionaux.
Je note que, jusqu’en 1847, les deux partis politiques, le catholique et le libéral, ont travaillé dans une remarquable collaboration. C’était déjà l’application de notre devise L’union fait la force, et il en a été ainsi dans toutes les crises traversées jusqu’à aujourd’hui.
Ainsi la bonne terre de Belgique a donné beaucoup de fruits.

Cependant, si le Roi a prêté bien des caractéristiques positives aux Belges, il a passé sous silence un trait qu’il ne peut ignorer. Les Belges cultivent la morosité même s’ils ont de l’humour dans bien des situations. Nous sommes les champions pour râler sur le temps, les politiques et autres sujets. Nous sommes loin du Bhoutan où l’on se déclare les plus heureux du monde ou de l’optimisme qui règne en Finlande.
Pourtant nous sommes un pays riche et pas seulement au niveau économique. La Belgique n’est pas parfaite, oui, il y a de la mauvaise terre mais pas que ! Il y a beaucoup de diversité et de talents en Belgique. Notre pays est loin de connaître des fractures profondes comme chez nos voisins français.
En France, justement, Aymeric Christensen vient de faire un éditorial dans le magazine La Vie en appelant à cumuler les bonnes nouvelles cet été. Oui, chez nous aussi, il y a plein de choses qui marchent et surtout de personnes qui, dans la discrétion du quotidien, font que la terre de Belgique est ensemencée et bien cultivée.
Il y a les agriculteurs bien sûr. Mais aussi tant de terres autres comme la famille où des parents s’attèlent à leurs responsabilités avec cœur et fidélité, l’école où des enseignants préparent bien la rentrée, la sécurité où l’on peut compter sur le dévouement de la police, les pompiers ou encore l’armée, la culture où les artistes foisonnement…
Bref, si la Belgique demeure la terre du surréalisme, cette terre nous offre bien des raisons d’être fiers et de nous réjouir.
Alors, en ce jour de fête nationale, partageons-la joie d’être ensemble et rendons grâce à Dieu pour la fécondité de notre beau pays.
Vive la Belgique ! Vive le Roi !
Abbé Jean-Marc Ista,
Curé de l’Unité pastorale de Theux
En savoir plus sur Saint-Jean-Baptiste en la Fenêtre de Theux
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