Jeudi Saint à Juslenville, entre tradition et innovation – 2024

Le Jeudi Saint, c’est à Juslenville que les paroissiens de l’Unité pastorale se réunissent pour célébrer le dernier repas de Jésus autour d’une belle grande table.

Mais que se passe-t-il en amont de cette célébration signifiante et priante ?

Tout d’abord, une rencontre de l’équipe liturgique, 3 petites semaines avant la date de la célébration. On pourrait croire que tout est déjà prêt, que l’on peut reprendre tel quel l’office de l’année précédente.

Il y a bien sûr les incontournables du Jeudi Saint, le Gloria sonné, le lavement des pieds, la préparation « déployée »de la table, le récit de l’institution de l’eucharistie… et puis la tradition juslenvilloise qui tient à rendre présents tous ceux et celles qui n’ont pas pu nous rejoindre, et qui ajoute à la présentation du pain et du vin, l’offrande de tout ce qui fait vivre nos communautés. Elle est belle la table avec ses lumignons, et tous les objets symboliques amenés par les enfants des catés.

A priori donc, si l’on n’est pas attentif, on peut s’imaginer que chaque année le même déroulement est repris. Une petite souris qui se glisserait à la réunion de l’équipe liturgique pourrait vous dire qu’il n’en est pas ainsi : il y a cette prière trouvée par un membre de l’équipe qui prendra la place d’une autre ; ces introductions, ces intentions que l’on modifie en fonction de la situation internationale ; ce texte que l’on déplace car cela nous semble tout à coup plus logique, ce geste du lavement des pieds que l’on souhaite mettre mieux en évidence, ce chant qui nous paraît mieux adapté…

Bref, après deux heures de réflexion, un déroulement se dessine, pas tout à fait le même mais pas trop différent de celui de l’année précédente.

Et ensuite…

Le texte définitif est soumis à l’équipe. Ensuite, il faut corriger, imprimer les textes des lecteurs, les feuilles d’assemblée… Il faut aussi programmer une répétition pour la chorale : certains chants ne sont pas repris en dehors de la Semaine sainte et une piqûre de rappel est bien nécessaire pour accorder les violons.

Il y a aussi ces deux heures où un groupe de paroissiens et paroissiennes se retrouve pour aménager les lieux, ce qui n’est pas une mince affaire : déplacer toutes les chaises (qu’il faudra remettre en place), mettre tables et nappes, préparer tous les objets symboliques, tout ce qu’il faut pour dresser la table.

Les cuivres ont été bien frottés les jours précédents.

Ne pas oublier qu’il faut protéger les nappes des coulées de bougies…

Un moment de travail manuel mais aussi de convivialité et de rencontre.

Ce travail doit être terminé pour le mercredi à 14h, moment où les jeunes de la catéchèse se réunissent à l’église pour préparer la célébration : gestes à accomplir posément, textes à répéter, aubes et tabliers à essayer mais aussi et surtout comprendre le pourquoi et l’importance de la célébration. Il y a ceux qui veulent tout faire (qu’il faut modérer) et les timides (qu’il faut rassurer). Un petit goûter pour la convivialité.

Quand tout est prêt, il reste à trouver ceux qui accepteront le lavement de leurs pieds, et aussi les lecteurs « adultes », pas toujours facile quand on ne sait pas qui sera là, les arrivées en dernière minute rendent la tâche parfois compliquée.

Et puis, « à Dieu va », le coup de cloche annonce le début de la célébration.

Une fois encore, nous avons vécu un beau Jeudi Saint.

Pour l’équipe liturgique de Juslenville,
Viviane

♠♠♠♠♠

Voici le texte de la belle prière commune récitée après le lavement des pieds

Je voudrais donner par amour, comme toi, Seigneur, et non par intérêt,
Par grâce, sans regarder le mérite,
Par tendresse, sans attendre un cri de détresse.

Je voudrais donner par bonté, comme toi, Seigneur, et non par aumône,
Je voudrais donner par débordement, même s’il n’y a pas de remerciement,
Par solidarité et non par obligation afin de satisfaire la loi de charité,
Par fraternité avant même que se tende pour supplier,
la main de ma sœur, de mon frère,
Par avance et non par retour de courrier.

Je voudrais donner par-dessus tout, même par-dessus les offenses,
Je voudrais donner à part entière et non par fraction !

Je voudrais donner et pardonner comme toi, Seigneur,
donné pour la vie du monde !

Je voudrais donner et pardonner… comme tu te donnes !

Amen.

D’après Terres, Charles Singer, Éditions du Signe, 1996


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