1° dimanche de carême. Lc 4,1-13. Theux 2025
Au début de cette Année sainte, centrée sur le thème de l’espérance, nous sommes invités par notre évêque, Mgr Delville, à vivre le carême comme un temps de conversion à l’espérance.
Sa lettre de carême définit l’espérance comme une rencontre entre nos attentes et la grâce de Dieu. En effet, nos attentes restent limitées : la santé, le bonheur, le succès, le profit, la victoire… Mais, l’espérance donnée par Dieu ouvre de vastes horizons à nos vies et nos travaux.
« Semons la solidarité, cultivons l’espérance », nous dit la campagne de Carême, promue par Entraide et Fraternité, cette année en faveur des populations du Pérou.
Ordonne à cette pierre de devenir du pain.
Au pain que le démon voudrait voir sortir tout de suite des mains de Jésus, celui-ci promet une autre sorte de nourriture.
La gloire de tous ces royaumes, je la donne à qui je veux.
Au pouvoir immédiat sur toutes les nations de la terre, que lui offre le démon, Jésus oppose le pouvoir qui vient de Dieu seul.
Jette-toi en bas et les anges te porteront.
A la promesse d’une action immédiate de la Providence, Jésus oppose le respect du temps et de l’action de Dieu.
« Face au démon qui prône la satisfaction immédiate, Jésus résiste en opposant l’espérance en un futur nouveau, écrit notre évêque. Nous aussi devons résister à la tentation du tout tout de suite, qui est le contraire de l’espérance. »
Les trois tentations de Jésus nous donnent une clé de lecture de notre situation individuelle, mais aussi sociale.
Le pain évoque la dimension économique ; la puissance évoque la dimension politique ; le temple, la dimension religieuse de nos sociétés. Trois dimensions en crise aujourd’hui.
L’économie centrée sur le productivisme, la consommation conduit à l’impasse que souligne l’écologie. Le diable est dans l’idéologie de la croissance à tout prix.
Le politique est contesté, incapable de résoudre la crise du vivre ensemble. Populismes et replis sur soi font le lit du diable
La religion connaît une désaffection des institutions, une privatisation rampante, et en même temps un ensauvagement du religieux laissé à lui-même, dont les attentats sont un reflet.
Que ce soit dans la société ou dans l’Église, nous devons « travailler au bien commun et non à l’intérêt individuel, souligne notre évêque ; résister au pouvoir absolu de l’un ou de quelques-uns ainsi qu’au rejet des autres, comme les pauvres, les réfugiés ; résister à la tentation du dieu magique », et prendre en mains notre temps, notre avenir.
Le contexte actuel peut pousser au découragement et au pessimisme. Nous ne devons pas céder, mais résister à cette tentation et à celle du « tout, tout de suite », au coup de baguette magique.
« La situation du monde actuel est une situation d’enfantement et un enfantement s’accompagne toujours d’espérance, et donc de responsabilité » (Athénagoras, 1969).
Abbé Marcel Villers
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