CLÉS POUR LIRE JEAN : 27. GARDEZ LA PAROLE

Clés pour lire l’évangile de Jean

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Au terme de sa vie, Jésus annonce à ses disciples la venue de l’Esprit-Saint :  Jn 14, 23-29.

Gardez la Parole
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole. (Jn 14, 23)

C’est la Parole de Jésus, son Évangile, que nous avons reçu en dépôt. Lui, absent, que devons-nous en faire ?
Si quelqu’un m’aime, nous répond Jésus, il gardera ma Parole.
Cela veut dire non pas la conserver « au frigo », ni la consommer, mais lui faire porter du fruit, la développer, faire surgir toutes ses potentialités. Mettre à profit l’absence du Maître, c’est faire éclater les richesses nouvelles de sa Parole. Bref, être créatif.
La fidélité n’est pas dans la répétition, mais dans la fécondité. Voilà pourquoi le Père nous envoie l’Esprit-Saint.
L’Esprit-Saint, dit Jésus, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.  Fidélité à Jésus, à sa Parole. Oui, mais on n’est pas chrétien aujourd’hui comme hier.
Toujours, il faut sortir du neuf de l’Évangile afin de répondre aux besoins des temps nouveaux.
C’est l’œuvre de l’Esprit- Saint qui fait de nous des fidèles, non de la lettre, mais de l’esprit de Jésus. Cela grâce à l’amour. Car si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole.

L’absence
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais…je pars vers le Père.
C’est bien la première expérience que nous avons de Jésus : son absence.
Celui que nous aimons, celui en qui nous croyons, celui qui donne sens à notre vie, celui-là, il est pour nous d’abord un absent. Et plus nous l’aimons, plus nous ressentons douloureusement son absence.
Thérèse de Lisieux parle de « nuit » pour traduire la détresse qui l’habite au cours des dix-huit mois qui précèdent sa mort. Mère Teresa, la sainte de Calcutta, a passé la plus grande partie de sa vie dans l’obscurité de la foi. Dans des lettres, elle évoque « le tunnel », les « tortures de la solitude », « la terrible obscurité en moi, comme si tout était mort. »
N’est-ce pas la situation normale du chrétien, celle qu’évoque de nombreuses paraboles de Jésus : le Maître est parti. Jésus est d’abord celui qui nous échappe, celui qui reste l’insaisissable. Sans cela, y aurait-il place pour la foi ? Nous prions Jésus avec ferveur, mais cela ne fait qu’augmenter le désir de sa présence.

Abbé Marcel Villers


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