ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.
Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.
CHRIST COURONNÉ D’ÉPINES
Cet épisode de la Passion de Jésus est présenté dans trois évangiles : Mc 15,16-20 ; Mt 27,27-31 ; Jn 19, 2-3.
Description du panneau
Le Christ a les mains ligotées. Deux bourreaux lui enfoncent, à l’aide d’une espèce de tenaille, une couronne d’épines sur la tête. L’homme de gauche est clairement un soldat, porteur d’une épée et d’une sorte de costume militaire, que porte aussi l’homme de droite.
Dans le récit de la Passion de Matthieu et de Marc, les outrages à Jésus roi suivent la comparution de Jésus devant Pilate, comme les outrages à Jésus prophète suivaient le procès devant le Sanhédrin. Dans Jean, cette scène constitue le centre de la comparution devant Pilate, composée de deux interrogatoires de Jésus par Pilate.
À Pilate qui lui demande s’il est le roi des Juifs, Jésus répond affirmativement. C’est cette prétention à la royauté qui devient le sujet de moqueries des soldats du gouverneur. Ils font de Jésus un roi de mascarade. On le revêt de pourpre, le vêtement pourpre était un vêtement royal ; cela peut désigner simplement un manteau de licteur dont la couleur pouvait évoquer la pourpre royale. « On lui met sur la tête une couronne tressée de plantes épineuses. Mt précise qu’on lui met dans la main droite un roseau pour évoquer le sceptre royal. Chacun vient alors présenter ses hommages à ce simulacre de roi ; selon les coutumes orientales, on donnait un baiser au roi après s’être prosterné devant lui. C’est ce rite que décrivent Mt et Mc, mais le baiser au roi est remplacé par des crachats injurieux ; Jean dit seulement qu’on lui donne des gifles. » (P. BENOIT et M.-E. BOISMARD, Synopse des quatre évangiles en français, tome II, Paris, 1972, p.420).
Ce n’est qu’à partir du XIIIe siècle, dans le cadre de la dévotion au Christus patiens (« Christ souffrant »), qu’apparaît l’iconographie de la couronne d’épines. (Jacques de Landsberg, L’art en croix : le thème de la crucifixion dans l’histoire de l’art, Paris, 2001, p. 30).
Abbé Marcel Villers



