Hubert, évêque de 706 à 727, est issu d’une famille apparentée à celle du maire du palais d’Austrasie, Pépin II dit de Herstal (645-714). Hubert ou Hugobert vécut dans l’entourage de saint Lambert dont il devint un disciple et servit comme prêtre dans son entourage. Il avait eu précédemment un fils du nom de Floribert, qui lui succédera d’ailleurs comme évêque de Liège (727-746). Vers 705, Hubert succéda à Lambert comme évêque de Tongres-Maastricht. Il poursuivit l’œuvre missionnaire de son prédécesseur en luttant contre le paganisme en Toxandrie, dans le Brabant et en Ardenne. Il mourut le 30 mai 727 à Tervuren en Brabant, des suites d’une blessure survenue lors de l’établissement d’une pêcherie à Nivelle-sur-Meuse, près de Visé. Il fut enterré à l’église Saint-Pierre de Liège qu’il avait fondée près du palais.
On lit dans la plus ancienne Vie de Saint Hubert, écrite un peu après 743 : « Il parvint à détacher un bon nombre de l’erreur des Gentils et à les faire renoncer à leur culte superstitieux ; il confirmait par la grâce septiforme, après les avoir lavés dans les eaux baptismales, ceux qui accouraient à lui de lointaines régions. Plusieurs idoles et statues qui étaient adorées en Ardenne furent détruites et brûlées sur son ordre. Comme certains fanatiques vénéraient d’une manière sacrilège les cendres de ces fausses divinités, il les condamna à une pénitence de trois ans. Et de même en Toxandrie et en Brabant, il détruisit beaucoup d’idoles et de statues et il construisit en divers endroits beaucoup de sanctuaires en l’honneur des saints martyrs. »
Le 3 novembre 743, jour retenu pour sa fête, eut lieu la reconnaissance solennelle de ses reliques en présence des principaux dignitaires de la cour, ce qui, pour l’époque, équivalait à une canonisation. Floribert, son successeur, porta ses reliques sur les autels.
Le 30 septembre 825, l’évêque de Liège, Walcaud (810-831) qui succéda à Floribert, décida le transfert du corps entier de Saint-Hubert à Andage, en Ardenne, où a été fondée une communauté monastique bénédictine, en 817, à l’initiative de l’évêque Walcaud. Un important pèlerinage se développa au point d’entraîner la disparition de l’appellation Andage au profit du nom de Saint-Hubert.
Le site de la forêt, les croyances et les coutumes de ses habitants devaient progressivement modeler le culte de Saint-Hubert. Il y devint patron des chasseurs et guérisseur de la rage. Au XVe s., la légende du cerf crucifère de saint Eustache de Macon (IIIe s.) fut détournée dans le culte de saint Hubert. Celui-ci devint un seigneur passionné de chasse à qui, un vendredi-saint, le Christ en croix apparut dans les bois d’un cerf, d’où la conversion d’Hubert et son attachement à saint Lambert. Beaucoup de pèlerins venaient solliciter les vertus thérapeutiques de l’étole de saint Hubert, reçue d’un ange. Les moines introduisaient un filament de l’étole dans le front des personnes mordues par les chiens ou autres animaux enragés.[1]
Sur ce médaillon du plafond (1630) de la nef de l’église de Theux, saint Hubert est représenté avec les attributs des chasseurs, dont il est le saint patron : cheval, chien, corne de chasse, cerf avec croix dans les bois.
[1] Philippe GEORGE, Les premiers pas d’une Église, in Liège. Histoire d’une Église, Strasbourg, 1991.