Extrait de la brochure la brochure de présentation de l’église par deux spécialistes theutois, Paul Bertholet et l’abbé Marcel Villers
Sur l’axe vertical, on peut repérer quatre éléments en commençant par la base :
• le socle cubique en calcaire bleu avec motif trilobé « gothique » date du 16e s ;
• le fût (la partie médiane) à 4 colonnettes est d’un seul bloc, en calcaire blanc. Il est peut-être le réemploi d’une partie d’un monument gallo-romain consacré à une divinité, type nommé « pierre aux quatre dieux » ;
• la cuve mosane en calcaire bleu de Meuse date du 12e s. ;
• le couvercle en cuivre est de 1708.
Observons l’axe horizontal : sont représentés, un sur chaque face du fût, quatre enfants nus, de sexe masculin, de face, de dos et deux fois de profil. L’un est ailé, a une jambe tendue et de face, l’autre légèrement fléchie et de profil, et ses mains tiennent chacune une sorte de sphère. Cette représentation ressemble à celle d’un pilier romain : génie ailé jouant avec une sphère.

La pierre aux quatre dieux constituait le piédestal d’une colonne surmontée d’un dieu cavalier (ci-contre celle d’Arlon) vainqueur d’un géant au corps de serpent, symbole de la victoire sur le mal et la mort. On retrouve cette image du cavalier qui terrasse le dragon dans les représentations classiques de saint Georges.
Ainsi le Christ est vainqueur de la mort représentée par les monstres qui entourent la cuve. Le baptême est une nouvelle naissance, un passage victorieux par la mort et la résurrection avec le Christ. Les enfants figurés sur le fût sont l’image de ceux qui sont baptisés dans les fonts.
Trois monstres décorent la cuve :
a) un dragon unicorne
b) deux quadrupèdes (des lions) : l’un couché,
c) l’autre aux pattes antérieures fléchies.
Ils représentent les puissances du mal, prêtes à dévorer l’enfant qui va être plongé dans la gueule de la cuve, sorte de tombeau de pierre, pour en ressortir vivant, ressuscité.
Les quatre têtes d’angle, masculines et en relief, sont coiffées de toques couvrant les oreilles. Ces quatre têtes représentent les quatre fleuves du Paradis (Gn 2, 8.10) qui coulent dans les quatre directions de l’espace, symbolisant la puissance universelle de salut qui émane de la fontaine baptismale.