ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.
Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.
CHRIST FLAGELLÉ
La flagellation de Jésus est rapportée par trois évangiles : Mc 15,15 ; Mt 27,26 ; Jn 19,1. Elle est un des épisodes du récit de la Passion.
Christ dit « à la colonne ». Il y est attaché et subit la flagellation par deux bourreaux maniant l’un, un fouet, et l’autre, des verges liées en faisceau.
Les Romains utilisaient les verges pour les hommes libres, la bastonnade pour les militaires, et pour les esclaves, ils se servaient de fouets et aussi de verges.
Dans le récit de la Passion, deux séances d’outrages sont rapportées. La première a lieu lors de la comparution devant le Sanhédrin : gardes et valets crachent sur Jésus et le frappent (Mc 14,65 ; Mt 26,67-68 ; Lc 22,63-65). La seconde se déroule lors du procès chez Pilate : le couronnement d’épines avec crachats et coups (Mc 15, 16-20 ; Mt 27, 27-31 ; Jn 19, 2-3). La flagellation a lieu entre les deux et sur ordre de Pilate, probablement à l’intérieur du prétoire si l’on suit Jean 19,4 : « Pilate sortit dehors et leur dit : Voyez, je vous l’amène dehors… »
« Le condamné était attaché à une colonne ou à tout autre point situé en hauteur, les mains au-dessus de la tête ; on ne trouvait donc pas, en principe, de traces de fouet sur les bras et les avant-bras. Les Romains employaient des lanières de cuir et des chaînes, parfois munies de pointes de fer ou de petites boules de plomb, de morceaux d’os ou de nœuds. Le nombre de coups de fouet, s’il était limité chez les Juifs à quarante coups moins un, ne connaissait pas de limite pour les Romains, hormis le fait que le condamné devait encore être capable de porter sa croix jusqu’au lieu du supplice. Les Évangiles rapportent que Jésus ne parvenait plus à porter sa croix et qu’il a fallu faire appel à l’aide d’un passant ; cela peut correspondre à une flagellation particulièrement sévère et, d’ailleurs, ceux qui ont étudié les traces de la flagellation sur le Suaire de Turin ont relevé la marque de plus de cent coups, ce qui, à raison de deux lanières par fouet, indique au moins cinquante coups de fouet. » (http://gira.cadouarn.pagesperso-orange.fr)
La représentation de la flagellation est rare pendant l’antiquité chrétienne, puis le Haut Moyen Âge. Sa représentation prend un certain essor avec les enluminures et les petites tablettes d’ivoire, et surtout avec l’apparition des Franciscains au XIIIe s. et leur dévotion à la Passion. Au XVIe s., le Concile de Trente décrète que les images religieuses doivent affermir la foi et éduquer les fidèles. Les artistes doivent représenter en priorité les thèmes du culte des saints et de la Vierge et les scènes montrant la Passion du Christ. C’est dans cet esprit qu’est conçu le plafond de la nef.
Abbé Marcel Villers
