2 ans après les inondations…

Parfois, on oublie vite…
Trop vite. Parce qu’on n’est pas vraiment concerné. Parfois, on aimerait bien oublier sans y arriver. Les rêves envahissants et leurs ombres reviennent la nuit et, avec eux, le sentiment d‘insécurité. La mémoire collective devrait être capable de tenir ensemble les deux : garantir le non-oubli des catastrophes, de leurs victimes, de leurs destructions, de leurs blessures visibles et invisibles, de leurs manifestations de solidarité et alléger, apaiser le souvenir traumatisant individuel en occupant justement l’espace public par une mémoire respectueuse et collective. Quand je me suis promenée avant les commémorations officielles à l’occasion du premier anniversaire des inondations dans le quartier de Prés-Javais à Verviers, j’ai été frappée par deux choses : le quartier transpirait réellement une forte volonté de reconstruction, de rénovation, de relever le défi nécessaire de ré-habiter.
Bravo ! Toutefois, à côté de cela, je rencontrais une transparence bouleversante du côté des habitants qui me partageaient leur ressenti un an après les inondations : « Quand il pleut, je suis toujours à la fenêtre », « Le chien ne dort que sur une chaise », « La petite fait toujours des cauchemars », « Les gens pensent que les sinistrés veulent une douche chaude mais on a besoin du sentiment de sécurité, que cela n’arrivera plus ».