ART ET FOI : CHRIST PORTANT LA CROIX

ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.

Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.

CHRIST PORTANT LA CROIX

Le portement de la croix par Jésus ou chemin de croix est brièvement évoqué dans les évangiles : Mc 15,21 ; Mt 27,32 ; Lc 23,26 ; Jn 19,17. Deux épisodes sont mentionnés le long de cette marche. Par les trois synoptiques : la réquisition d’un passant, Simon de Cyrène, pour aider Jésus à porter la croix. Par le seul Luc (23,27-32) : la rencontre des femmes de Jérusalem. Luc mentionne deux autres condamnés emmenés avec Jésus.

Description du panneau Jésus porte la croix entière sur son épaule droite. Il est seul, sans aide aucune et sans souffrance apparente. Il porte une couronne d’épines.
« Dans le supplice de la crucifixion, il était normal que le condamné porte lui-même sa croix, soit la croix tout entière, soit le patibulum, la poutre transversale qui constituait le haut de la croix (le pieu vertical restait fixé de façon permanente au lieu des exécutions). D’après Mc et Mt, ce sont les soldats romains qui emmenèrent Jésus pour le crucifier. Dans Lc et Jn, au contraire, ce sont les Juifs qui s’emparent de Jésus que Pilate livre « à leur bon plaisir » (Lc 23,25). » (P. BENOIT et M.-E. BOISMARD, Synopse des quatre évangiles en français, tome II, Paris, 1972, p.422-423).

Dès le IVe s., le vendredi-saint, les chrétiens de Jérusalem revivaient le chemin de croix de Jésus sur les lieux mêmes. Au XIVe s., les Franciscains présents en Terre sainte depuis 1220, vont progressivement transposer ce rite dans leurs églises en Italie. C’est seulement sous le pape Clément XII, en 1731, que la permission fut donnée de créer des chemins de croix dans d’autres églises que celles des Franciscains. Le nombre de scènes évoquées ou « stations » varia jusqu’au XVIIIe siècle au cours duquel elles furent fixées à quatorze par les papes Benoît XII et Clément XIV.

Dans l’art chrétien, Jésus fut représenté portant sa croix tout entière sur l’épaule jusqu’au XXe siècle. Les recherches historiques et archéologiques ont alors donné à penser qu’il devait ne porter, comme tous les condamnés sous la loi romaine, que la partie supérieure de la croix, le patibulum, attaché aux deux bras et porté sur les deux épaules.

Abbé Marcel Villers