4ème dimanche ordinaire (Theux 28/01/2024)
LIBRE, IL LIBÈRE (Mc 1, 21-28)
En ce dimanche, nous sommes rassemblés dans cette église, nous avons quitté nos occupations et laissé nos soucis, pour célébrer ce temps de repos et de libération que nous offre le Seigneur.
Un rêve de liberté hante le cœur des hommes. Ce rêve, le peuple juif l’a concrétisé par l’institution du sabbat. Une fois par semaine, après six jours consacrés au labeur quotidien, venait le jour béni, attendu avec ferveur et accueilli avec joie. Au cœur du temps surgissait à nouveau la liberté : le sabbat, jour de repos et de fête.
C’est le sens même de notre dimanche, rupture du temps, ouverture vers l’autre monde, un monde libéré de la servitude, du souci et du travail, celui de la liberté que nous a obtenu le Christ dont nous fêtons chaque dimanche la victoire pascale.
En effet, Il commande aux esprits mauvais et ils lui obéissent. Avec Jésus surgit l’inouï. Ce jour-là, le Malin, qui possède le corps et le cœur, l’esprit et l’âme de l’homme, est expulsé, vaincu. Et l’homme, libéré. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Tous nous rêvons d’une existence libre, d’être libres comme le vent. Nous n’avons souvent que ce mot à la bouche : liberté. Mais pourtant, nous ignorons ce que veut dire être libres. C’est que nous sommes tous des prisonniers. Prisonniers d’habitudes, de puissances mauvaises, de forces mystérieuses qui nous tiennent captifs. Je ne fais pas le bien que je veux ; je fais le mal que je ne veux pas, écrivait St Paul. C’est comme si nous étions habités, possédés par un autre dont nous sommes le jouet. De fait, souvent, nous faisons ce que nous ne voulons pas. Qui donc agit en nous, sur nous ?
Devant Jésus, ce jour-là, se manifeste un homme tourmenté. Cet homme est possédé par un autre, livré à ces forces brutes que sont les démons, dit l’évangile ; les pulsions de toutes sortes, disons-nous aujourd’hui. Nous sommes, sans le vouloir, le jouet de ces puissances obscures que sont nos pulsions, mais aussi les incitations de la publicité ou le formatage des sondages d’opinion. Nous avons besoin d’être libérés de ces puissances démoniaques qui nous tiennent en leur pouvoir. Mais voilà qui échappe à nos propres forces. Comment un aliéné pourrait-il se libérer lui-même ?
Tourmenté par un esprit mauvais, il se mit à crier : Tu es venu pour nous perdre. Oui, Jésus est venu pour détruire le règne du Malin et libérer l’homme de l’esprit mauvais qui le secoue avec violence.
Seul un être profondément libre peut libérer les autres. Jésus est cet homme libre. La preuve, nous dit l’évangile, c’est qu’il enseignait en homme qui a autorité. Jésus ne se retranche pas, comme les scribes et les savants de son peuple, derrière un texte ou une quelconque autorité externe. Jésus fait autorité parce qu’il parle sa propre parole.
Son autorité, c’est sa liberté.
Homme libre, il libère.
Sors de cet homme. Aussitôt, il sortit en poussant un grand cri.
Aujourd’hui, cette même parole nous rejoint chaque dimanche. Comme hier, elle fait ce qu’elle dit.
Abbé Marcel Villers
En savoir plus sur Saint-Jean-Baptiste en la Fenêtre de Theux
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
