ART ET FOI. ÉGLISE DE THEUX. 6. SAINT SERVAIS

ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.

Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.

 

SERVAIS (IVe s.)
Premier évêque de Tongres (342/343-359).
Il est aussi le premier évêque, attesté historiquement, résidant dans ce qui est aujourd’hui la Belgique.
Fêté le 13 mai.
Il est le troisième des saints de glace, invoqués par les agriculteurs pour chasser le gel

 

Attributs
Crosse, mitre, chape de l’évêque.
Il tient deux clés dans la main gauche.
Ces clés rappellent celles de saint Pierre qui, selon la tradition des églises de Maastricht et de Liège, fit don à Servais, soit directement au cours d’une apparition, soit via le pape, d’une clé où l’on mettait un peu de limaille des chaînes de saint Pierre (vénérées dans la basilique Saint-Pierre-aux-Liens de Rome depuis le Ve s.), et que les papes donnaient par dévotion aux pèlerins illustres qui venaient à Rome.

On sait que vers le milieu du 4e s., un évêque, Servatius ou Sarbatios ou Aravatius, probablement originaire de Syrie, résidait à Tongres. Après la reconnaissance de la liberté de culte par Constantin (313), adoptant les divisions administratives de l’empire romain, les autorités ecclésiastiques font de Tongres le siège d’un évêque. Tongres, fondée par les Romains en 15 avant JC, est, en effet, une cité, unité territoriale de base de l’Empire. La Gaule Belgique est ainsi divisée en 17 cités ; « la cité de Tongres occupe l’est de la Belgique actuelle et une partie des Pays-Bas. Dès la fin de l’Empire (476), ces frontières coïncideront avec celles de l’évêché dont le siège, au début du 8e s., deviendra Liège. On pense qu’il aurait construit la première église de Tongres.

L’évêque Servais est connu comme un défenseur de la Trinité face aux Ariens. Il participe, en effet, au concile de Sardonique (Sofia), en 342/343, convoqué par l’empereur Constant (320-350) pour réaffirmer le credo de Nicée (325) face aux Ariens. De même, il est présent au concile de Cologne en 346 qui notamment dépose un évêque accusé d’arianisme. En 350, il est envoyé comme ambassadeur à Byzance, auprès de l’empereur Constance (317-361) en vue de le rallier à l’orthodoxie. Enfin, Servais est présent à Rimini où sont réunis près de 380 évêques encore au sujet d’une formulation de compromis entre le credo de Nicée et les Ariens. (Edouard DE MOREAU, Histoire de l’Église en Belgique des origines aux débuts du XIIe s., Bruxelles, 1940, p. 30-38)

Saint Servais meurt, peut-être en 384, et est inhumé à Maastricht. Il repose dans la grande église qu’un de ses successeurs, saint Monulphe (549/594-614), construisit sur son tombeau. A partir du VIe s., le siège de l’évêché est, en effet, déplacé vers Maastricht, sur la Meuse, révélant ainsi la montée en importance de ce lieu de passage très fréquenté, grâce au pont fortifié sur la Meuse. (Philippe GEORGE, Les premiers pas d’une Église, in Liège. Histoire d’une Église, Strasbourg, 1991)

Abbé Marcel Villers


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