Solennité de la Très Sainte Trinité
Chaque célébration liturgique, chaque prière sont faites au nom et à la gloire de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Aussi, jusqu’au Xe siècle, on n’éprouva pas le besoin de fêter spécialement la Trinité qui est le cœur même de la foi chrétienne. Pourtant, face à l’arianisme, doctrine née au IVe s. qui nie la divinité du Christ et qui avait conquis la plupart des peuples germaniques, le moine Alcuin rédige, au VIIIe s., une messe votive en l’honneur de la sainte Trinité. Les milieux monastiques vont développer une spiritualité orientée vers le mystère trinitaire, alimentée par la célébration chaque dimanche ordinaire d’une messe votive de la Trinité. Le temps ordinaire débutait le dimanche qui suit la Pentecôte depuis que, au début du VIIe s., le Pape Grégoire le Grand avait déplacé au premier novembre la fête de tous les saints qui, depuis le Ve s., clôturait le temps pascal.
Au Xe s., beaucoup d’Églises récitent, le dimanche après la Pentecôte, l’Office de la Sainte Trinité, composé par Etienne, évêque de Liège (903-920), qui a institué la fête de la Trinité dans son diocèse. La fête s’étend petit à petit et le monde monastique y est rapidement favorable. Après Cluny, les Cisterciens l’adoptent en 1271. L’office primitif est revu par l’archevêque Peckham de Cantorbéry (1273-1292).
Enfin, en 1334, Jean XXII, deuxième pape d’Avignon (1316-1334) établit la solennité de la Trinité dans toute l’Église romaine avec le formulaire de la messe votive du dimanche après la Pentecôte ; en même temps, la préface de la Trinité est attribuée à chaque dimanche ordinaire de l’année. Cela jusqu’à la réforme liturgique opérée par le Concile Vatican II qui a revu le texte des oraisons et le choix des lectures, réparties dorénavant sur trois ans. Il a également multiplié les préfaces propres et celles des dimanches ordinaires.
Saint Paul résume bien le mystère de la Trinité dans ce souhait : « que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous tous » (2 Co 13,13). Jésus est la « grâce », le don de Dieu, et, de ce fait, nous révèle qui est Dieu : un Père qui, par amour, nous livre son Fils. Pour rejoindre le Père, il est donc nécessaire d’être en communion avec Jésus. C’est l’œuvre de l’Esprit. Alors, nous comprenons que ce mystère de la Trinité nous indique un chemin, celui qu’il convient de suivre pour entrer dans l’intelligence du Dieu chrétien.
Abbé Marcel Villers
Illustration : Détail du retable de la chapelle Wolff dans l’église de Theux, œuvre de Nicolas Hanson; 1655
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