Clés pour lire l’évangile de Marc
Dans cette série hebdomadaire, nous voulons ouvrir le texte de l’évangile du dimanche qui suit, pour mieux l’apprécier : Mc 1, 21-28 pour le 4ème dimanche du temps ordinaire.
Qui est cet homme
Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es. (Mc 1,24)
Dans l’évangile, tout est écrit pour répondre à une seule question : qui est cet homme, qui est Jésus ? Marc nous engage à travailler la question. Avec l’esprit impur qui proclame : Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. Tu es venu pour nous perdre. (Mc 1,24), c’est le lecteur qui est visé comme destinataire de ce savoir. S’il ne se reconnaît pas lui-même possédé par des forces maléfiques qui le tourmentent, jamais il ne pourra faire l’expérience de la délivrance due à la parole d’autorité de Jésus : Il commande aux esprits impurs et ils lui obéissent. (Mc 1,27)
Lire l’évangile, plus qu’apprendre des histoires sur Jésus, c’est d’abord y reconnaître ma propre expérience d’homme et de croyant. L’évangile est donc un chemin d’initiation à ma propre expérience, une sorte de miroir qui me renvoie à moi-même.
Qui est Marc ?
Le Nouveau Testament nous donne maints renseignements sur Marc : un jeune Juif de Jérusalem, dont la mère accueillait les réunions de la première communauté chrétienne. Cousin de Barnabé, il l’accompagne ainsi que Paul à Antioche, puis dans leur premier voyage missionnaire. Il est avec Paul dans sa captivité à Rome. Il est appelé « mon fils » par Pierre qu’il sert et soutient. Bref, Marc est à l’entrecroisement de tous les fils de l’évangélisation dans l’Église primitive. Personnage de second plan, il est cependant partout. Il a côtoyé les plus grands, surtout Pierre dont il nous rapporte le témoignage. On est dans les années 60 après Jésus-Christ. Les souvenirs de Pierre, Marc les a mémorisés, puis mis par écrit. Son texte laisse penser qu’il écrit pour des chrétiens d’origine païenne et latine, sans doute des Romains. En effet, il leur explique les coutumes juives, traduit les termes araméens, emploie des mots et expressions latines. (Sœur Jeanne d’Arc, Marc, 1986)
Abbé Marcel Villers