HOMÉLIE DE CARÊME. CINQUIÈME DIMANCHE. THEUX 2025

Cinquième dimanche de carême. Theux 2025

« Ne vous souvenez plus d’autrefois, ne songez plus au passé. »
La Parole de Dieu nous invite à porter nos regards et notre désir vers l’avenir.
« Voici que je fais un monde nouveau, nous dit le Seigneur. Ne le voyez-vous pas ? »
Oui, Pâques pointe déjà à l’horizon. Le carême touche à sa fin et, avec lui, notre travail de mort au vieil homme. Nous nous préparons à fêter avec la résurrection du Christ notre renaissance.

Constamment l’être humain est tiré vers son passé, mais inlassablement Dieu nous tire en avant vers ce monde neuf qu’inaugure la résurrection du Seigneur Jésus. Il est notre espérance, notre avenir.
« Ne vous souvenez plus d’autrefois », nous recommande Esaïe.
« Debout les êtres couchés sans espérance, regardez devant vous, la vie vient au devant de vous. » Ainsi parle le Seigneur.
Oui, « j’oublie ce qui est en arrière, dit St Paul, je suis tendu vers ce qui vient. »

La foi est une attente active, une marche en avant. Le Dieu de la Bible n’est pas le Dieu du passé, celui de notre enfance ou de nos habitudes. Et Jésus est un homme d’espérance, tourné vers ce qui vient. Il est de la race de ceux qui engendrent l’avenir. « Voici que je fais un monde nouveau, il germe déjà, ne le voyez vous pas ? » ( Isaïe 43,20)

La nostalgie n’est pas bonne conseillère. Nous sommes souvent paralysés par le passé et les traditions. Le Seigneur vient de l’avenir et fait germer sous nos yeux le monde inouï de l’amour et du pardon, source de notre espérance. Ainsi Jésus ne regarde pas la femme jetée à ses pieds (Poussin, détail, 1653)  avec les yeux d’un juge, fort de la Loi et des traditions du passé. Il ne regarde pas ce qu’elle a fait, mais ce qu’elle peut encore faire, ce qu’elle peut encore être. Elle était prise au piège de la mort. Le Christ brise le cercle de ses adversaires et ouvre devant elle le chemin d’une vie nouvelle : « Va et ne pèche plus. » Va de l’avant. Le pardon libère, remet debout et en route. Le pardon ouvre l’avenir. Il est le premier agent de l’espérance.

L’espérance, quelle que soit son lieu, son temps, sa forme, est résurrection ! Il y a Jésus-Christ et sa puissance de résurrection, non seulement celle du matin de Pâques, mais aussi cette puissance qui relève tous ceux-là qui croisent sa route, tous ceux-là dont la vie est arrêtée et comme destinée au néant. Cette femme condamnée à mort mais relevée et renvoyée à une vie nouvelle ; ce paralysé voué à l’immobilisme et remis debout. Tous ceux-là et beaucoup, beaucoup d’autres étaient bouclés dans un passé sans avenir et pour eux, tous, s’ouvre une brèche, comme un chemin dans la mer.

Pour nous, pas de doute, l’espérance a un nom : celui du Christ, alias Jésus, ce qui signifie Dieu sauve !
Christ est notre espérance et notre avenir.
Tout a un avenir ! Toujours !
Comme cette fleur naît entre les mains de l’homme au Pérou.

Abbé Marcel Villers