Prenez garde, veillez !

Homélie de l’abbé Marcel Villers
pour les funérailles de Marie-José Delhez,
à Becco le 5 décembre 2017

Prenez garde, veillez : car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il peut arriver à l’improviste.

Nous sommes de passage en ce monde ; et notre temps, celui de notre vie sur terre, consiste à veiller, vivre dans l’attente, celle d’un départ, le nôtre, et aussi d’une venue, celle du Seigneur.

Toute notre vie est une attente, une longue veille dans l’espérance d’une visite : la sienne.

Cette ouverture de notre existence à l’avenir, à Celui qui vient bientôt, ramène le croyant à l’essentiel : notre vie est dans les mains d’un autre, Dieu. Notre existence n’est pas close sur elle-même.

Nous ne sommes pas prisonniers du « Destin » ou de la « Fatalité ».

Notre vie trouve son sens, sa direction dans la perspective d’une rencontre, celle du Seigneur qui s’avance vers nous.

Un jour, nous le savons, il frappera à la porte. C’est pourquoi, quand il s’en va, le maître demande au portier de veiller. Le portier reste donc à attendre derrière la porte.

Mais l’attente peut-être de deux natures.

Elle peut être source d’angoisse : que va-t-il nous arriver, nous tomber dessus ? Attendre peut aussi se vivre dans la confiance, cette confiance de ceux qui savent que le meilleur est à venir.

Ce que nous appelons l’espérance n’est rien d’autre que la victoire de la confiance sur la peur, de la foi sur la mort.

Mais qu’est-ce qui nous permet de penser, de croire qu’à la fin, c’est le meilleur ami qui viendra pour nous emmener avec lui dans les verts pâturages de son Royaume de lumière ?

Notre certitude repose sur cette parole entendue dans la deuxième lecture : Dieu a envoyé son Fils pour que nous vivions par lui. Ainsi, il manifestait l’amour dont Dieu nous aime.

Alors, je puis faire mien le psaume proclamé à l’instant : vraiment, le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien (psaume 22).

Ce n’est pas pour rien qu’une des premières figures du Christ que l’on trouve sur des sarcophages chrétiens est celle du pasteur, tenant un bâton à la main et un agneau sur les épaules. Telle est l’image de ce que nous nommons le grand passage, celui de la mort : être porté, sur ses épaules, par le Christ et franchir avec lui le ravin de la mort.

Même si je marche dans un ravin d’ombre et de mort, dit le psalmiste, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi. 

Christ est le bon berger, celui qui connaît le chemin qui traverse les ravins de la mort. Il nous guide dans ce passage étroit de la mort où nul autre ne peut nous accompagner. Avec son bâton, il me guide et me rassure ; je ne crains aucun mal.

C’est qu’il a lui-même parcouru le chemin, il est descendu dans le royaume de la mort. Le Pasteur y est descendu pour annoncer aux brebis qui s’y trouvaient enfermées la joyeuse nouvelle de leur libération. Son apparition au milieu d’elles leur donnait la garantie qu’elles étaient appelées à une vie nouvelle (Basile de Séleucie).

Oui, le Christ a vaincu la mort, il est ressuscité. Et il est le premier d’une multitude. Il vient transfigurer notre corps de misère pour le rendre semblable à son corps de gloire. Le Christ n’est pas seulement un guide, celui qui indique la route et conduit sur le bon chemin. Il est le salut.

Je donne ma vie pour mes brebis. 

C’est librement, en connaissance de cause, que le Christ donne sa vie. Personne n’a pu me l’enlever : je la donne de moi-même. 

Jésus n’est pas mort par surprise ; on ne lui a pas pris sa vie ; il l’a donnée, livrée par amour.

Ainsi, notre chère défunte a vécu sa mort puisqu’elle l’a vue venir de loin.

Le chant d’entrée a bien exprimé son expérience :

Toi, Seigneur, tu es l’amour, moi, j’étais perdue.
Toi, tu es toute tendresse, moi, je cherchais ta main.
Ô Seigneur, je viens vers toi, je te cherche mon Dieu. 

Abbé Marcel Villers

Chère Marie-José, repose en paix !

Notre Unité pastorale
a célébré les funérailles de Marie-José Delhez

Marie-José est décédée après un long combat courageux contre la maladie, ce samedi 2 décembre 2017. Ses funérailles ont eu lieu le mardi 5 décembre en l’église de Becco qu’elle avait tant fréquentée !

Vous pouvez lire ici l’homélie que l’abbé Marcel Villers a prononcée lors de la messe.

Et voici le message adressé par notre curé, l’abbé Jean-Marc Ista, au début de la célébration des funérailles : 

À l’entame de la célébration d’action de grâce pour Marie-José, c’est avec beaucoup d’émotion que je me suis retrouvé devant ses frères, Iwan et Jean, et sa sœur aînée Arlette, ainsi que ses neveux et nièce, petits-neveux, sa famille, ses amis et des paroissiens. Avec tristesse et espérance, j’ai pu leur partager que j’étais habité par cette scène où Jésus pleure son ami Lazare et console ses sœurs. L’apôtre Paul ne nous invite-t-il pas, par ailleurs, à avoir les sentiments qui sont dans le Christ Jésus ? Alors la tristesse est bien de mise lors du départ de notre bien aimée Marie-José, même s’il y a la consolation de savoir qu’elle ne souffre plus. Il y a aussi l’espérance, à cause de notre foi qui trouve sa source dans la confiance de Jésus devant la mort. Espérance que, pour Marie-José, tout est bien puisqu’elle est désormais auprès de son Seigneur !

Même si Iwan ne souhaitait pas d’éloges, préférant les gestes concrets d’amour et d’amitié que sa sœur a reçus de son vivant, je ne pouvais m’empêcher d’évoquer brièvement Marie-José comme signe de fidélité. Bien au-delà du service qu’elle a rendu au secrétariat de l’Unité pendant des années, avec discrétion et efficacité, jusqu’à ce que la maladie l’en empêche, il y a la fidélité de Marie-José à son Seigneur. Elle aimait à le rencontrer, notamment ici, en l’église de Becco. Il y a sa fidélité envers le prochain, bien sûr ses frères et sœur et sa famille, mais aussi ses amis. Elle a contribué largement à créer un « Emmaüs » au Bois-Renard pour accueillir et soutenir mon prédécesseur et confrère Ignace. Ignace qui préside aujourd’hui les obsèques -avec reconnaissance et émotion… La fidélité et la fiabilité de Marie-José renvoient bien à celle de Dieu dont nous avons pu bénéficier à travers elle. Et sans doute à bien d’autres qualités reçues du Seigneur.

Aussi, malgré notre tristesse, n’essayons pas de la retenir et, ensemble, disons merci à Marie-José pour ce qu’elle est, pour ce qu’elle nous a donné !

Abbé Jean-Marc Ista,
Curé de l’Unité pastorale de Theux


Marie-José a assuré, durant de longues années, la gestion administrative des baptêmes, mariages et funérailles pour notre Unité pastorale de Theux. Dans l’ombre, au premier étage de la Maison des Paroisses, elle a mené à bien cette mission précieuse, dans la discrétion et l’efficacité, jusqu’au jour où épuisée, elle n’a plus pu se rendre à Theux.

Avec confiance et reconnaissance pour les services qu’elle a rendus, nous la remettons dans les mains du Père, qui, sans aucun doute, l’accueille en lui disant : Viens, entre dans la joie de ton Maître ! et à votre prière fraternelle.

Nous présentons à toute sa famille, et spécialement à Arlette et Iwan, nos plus sincères et chrétiennes condoléances.