Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir, cette année, des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu. Comme la liturgie s’éloigne de la lecture de Matthieu jusqu’à la mi-juin, nous reprenons cette semaine la lecture continue de l’évangile de Matthieu : Mt 9,35-10,4.
24. Le berger et les brebis
Elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. (Mt 9, 36)
Le berger c’est le guide, celui qui mène aux bons pâturages. Sans berger, les brebis s’égarent, vont et viennent sans direction, sans soins. Tel est le constat de Jésus devant les foules livrées à elles-mêmes. Leurs pasteurs officiels, scribes et pharisiens, les ont abandonnées. Jésus perçoit que son message est en cohérence avec les attentes des foules, que ses actes de guérison réveillent l’espérance. Bref, les choses sont mûres. « La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux » (9, 37).
Il appela alors douze hommes et « leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et infirmité » (10,1). Ce sont eux que Jésus envoie en mission comme « ouvriers pour la moisson » (9,38).
La moisson
« Dans la Bible, l’image de la moisson exprime une échéance décisive : elle signifie ainsi le rassemblement définitif d’Israël (Is 27,12-13), elle évoque souvent le jugement dernier (Jl 4,13), toujours elle dit que les choses sont mûres et que la récolte ne doit souffrir aucun retard. » (Claude TASSIN, L’Évangile de Matthieu, 1991). Dans sa mission, Jésus perçoit que le temps est mûr pour recueillir les fruits de son ministère. Si Dieu reste le maître du résultat, il a aussi besoin de collaborateurs, d’ouvriers. Mais que ces derniers n’oublient pas qu’ils ne sont pas propriétaires, qu’ils ne cessent donc de « prier le maître de la moisson » (9, 38).
Abbé Marcel Villers