Theux Dimanche de la Création 3 septembre 2023
Nous voilà en septembre. C’est la rentrée, comme on dit. Nous reprenons le cours normal de nos activités. C’est une reprise et aussi un commencement. L’Église nous propose de célébrer la création en ce début septembre. Depuis 2019, le 1er septembre est reconnu comme Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création et se prolonge tout le mois jusqu’à la saint François d’Assise, le 4 octobre.
Ce qui nous est demandé, c’est de reprendre conscience, approfondir et traduire en actes notre « vocation de gardiens de la Création de Dieu ». Il s’agit de sauvegarder notre maison commune. La création, notre terre, notre maison commune, est menacée par nos comportements. Aujourd’hui, comme l’écrit le pape François, « notre sœur la terre crie en raison des dégâts que nous lui causons… Notre terre opprimée et dévastée gémit. »
« Quel avantage, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? » A la place d’un homme, entendez l’humanité.
Tous, nous aimons contempler un paysage, admirer montagnes, océans, forêts ou campagnes. C’est ce que nous avons fait pendant ces mois d’été. Plonger dans la nature qui n’est pas un simple cadre, une sorte de décor de notre vie ; elle est en nous ; nous sommes immergés en elle : air, eau et produits de la terre nous sont communs.
Mais qu’en avons-nous fait ?
« Notre sœur la terre crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle» écrit le pape François (Laudato si’, 2)
Écouter le cri de la création, c’est bien sûr prendre en compte les mutations climatiques : les fortes chaleurs, la canicule, les incendies gigantesques. Mais surtout l’épuisement des ressources naturelles. Les prix astronomiques de l’énergie nous le rappellent ; on grogne, la colère monte mais aussi la pauvreté. La dégradation de l’environnement a des conséquences sociales dramatiques
Est-on cela le progrès ?
La plupart des discours politiques et des économistes identifient progrès et croissance. A chaque problème, la solution miracle est la croissance. Pour y contribuer, on nous incite à consommer, et toujours plus. « Profitez, profitez de tel prix ou de tel rabais. » C’est le verbe par excellence qui semble résumer l’idéal de vie qui nous est proposé : « profitez ».
La vraie question est ailleurs : « Pourquoi passons-nous en ce monde, pourquoi venons-nous à cette vie, pourquoi travaillons-nous, pourquoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? »
C’est à ce niveau que se situe la crise écologique. La cause principale est humaine, à savoir la démesure de l’être humain qui se place au centre du monde et qui use de tout à son seul profit. C’est la logique du “utilise et jette”, qui engendre tant de déchets. Déchets dont les montagnes envahissent notre espace vital et dont on ne sait que faire sinon les envoyer ailleurs.
Il faut remettre l’homme à sa juste place dans l’univers, celle voulue par Dieu : « cultiver et protéger le jardin du monde (Gn 2,15) ». L’homme n’est pas le « patron » de l’univers. Nous sommes immergés au sein d’une communion universelle : « créés par le même Père, nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle », de fraternité cosmique dirait saint François d’Assise.
Alors « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »
Abbé Marcel Villers
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Belle homélie !tout est dit et elle nous aide à bien comprendre Laudoto si.
Merci Marcelo!