Fête de la Sainte Trinité : prions avec la bienheureuse Elisabeth

Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, …

… aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère. Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre Action créatrice.

Ô mon Christ aimé crucifié par amour, je voudrais être une épouse pour votre Cœur, je voudrais vous couvrir de gloire, je voudrais vous aimer… jusqu’à en mourir ! Mais je sens mon impuissance et je vous demande de me revêtir de vous-même, d’identifier mon âme à tous les mouvements de votre âme, de me submerger, de m’envahir, de vous substituer à moi, afin que ma vie ne soit qu’un rayonnement de votre Vie. Venez en moi comme Adorateur, comme Réparateur et comme Sauveur.

Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux me faire tout enseignable, afin d’apprendre tout de vous. Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux vous fixer toujours et demeurer sous votre grande lumière ; ô mon Astre aimé, fascinez-moi pour que je ne puisse plus sortir de votre rayonnement.

Ô Feu consumant, Esprit d’amour, survenez en moi afin qu’il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe : que je Lui sois une humanité de surcroît en laquelle Il renouvelle tout son Mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, couvrez-la de votre ombre, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances.

Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs.

Bienheureuse (1984) Elisabeth de la Trinité

Cette prière, la plus célèbre de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité (1880-1926), a été composée en 1904 ; je l’ai trouvée sur le site du Carmel de Dijon, où vécut la sainte.

Pour mieux comprendre la spiritualité d’Elisabeth envers la Sainte Trinité, qu’elle choisit comme nom de profession, cliquez ici !

L’icône présentée sur cette page est empruntée à ce blog.

L’Ascension révèle la mission de Jésus : nous attirer vers le Père

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Points forts de l’homélie du père Jean-Marc de Terwangne
le jour de l’Ascension (14 mai 2015) à Theux

La mission de Jésus est de venir révéler son Père. Jésus nous invite à nous tourner avec lui vers le Père, à entrer dans cette union et dans cette intimité que lui-même partage d’une manière unique avec Dieu, son père, mais aussi notre père. Il est important que Dieu ne soit pas un lointain inconnu. Lui, qui reste d’une manière ou d’une autre invisible, inaccessible, se rend présent en la personne de Jésus.

Jésus est venu accomplir la volonté du Père : qu’aucun de ceux qui lui ont été confiés ne soit perdu. Dans le Credo, nous proclamons que Jésus est descendu aux enfers, au séjour des morts, là où il y a absence de vie au cœur de notre humanité. Par cette descente, Jésus se « mouille » pour révéler la bonté inouïe de Dieu, sa bienveillance, la foi qu’il a en l’être humain tel qu’il est, son amour jusqu’au cœur de ce qui est marqué par l’absence de vie. Jésus va en payer le prix sur la croix. Mais, trois jours plus tard, comme il l’avait annoncé aux disciples, il ressuscite.

Jésus descend au plus bas de l’humanité, aux enfers, dans ces lieux d’absence de vie, que nous pouvons peut-être reconnaître au cœur de nos vies. Est-ce que, dans nos vies, tout est porteur de vie ? Est-ce que, dans nos vies, il n’y a pas des lieux « pourris » ? Est-ce que, dans nos vies, il n’y a pas des attitudes qui ne sont pas porteuses de vie ? C’est là que Jésus descend.

Pourquoi épouse-t-il l’humanité en lui révélant la tendresse et la bienveillance de Dieu, si ce n’est pour conduire l’humanité au lieu pour lequel elle est faite ? C’est sur ce chemin, au-delà de sa passion et de sa mort, au-delà de sa résurrection, qu’il est apparu pendant 40 jours à ses disciples. Il est fondamental que Jésus ne soit pas monté vers le Père directement après sa résurrection, mais que, pendant 40 jours, il soit apparu bien vivant, en chair et en os, à ses disciples : signe palpable, audible, concret de la résurrection. Il n’est pas venu simplement pour descendre au plus bas de notre humanité, y mourir et ressusciter, mais aussi pour nous rappeler que nous sommes faits pour vivre dans la maison du Père, dans la gloire de Dieu, c’est-à-dire tout remplis de la vie de Dieu.

Jésus ne restera pas au cœur de cette humanité parce qu’il est venu révéler le chemin qui nous conduit vers le Père. Jésus dit en quelque sorte : Vous allez recevoir un outil pour cheminer sur le chemin de croissance, un chemin d’ascension, un chemin de remontée vers la vie pour laquelle vous êtes nés. Cette fête de l’Ascension nous révèle que nous sommes faits pour des sommets. Pensons à l’image d’une cordée qui ascensionne un sommet. Jésus nous dira par ailleurs : Je suis le chemin. Regardons comment il visite notre humanité pour voir comment nous sommes appelés à vivre notre passage sur terre, comment nous sommes appelés à aimer et nous laisser aimer comme lui, et réaliser combien nous sommes faits pour bien plus grand que ce que nous vivons ici sur terre.

Nous restons des hommes et des femmes d’espérance, non pas à partir d’une vue de l’esprit philosophique, mais à partir de la réalité du ressuscité. Jésus dit encore : D’ici quelques jours, vous serez baptisés dans l’Esprit Saint. Ce sera la Pentecôte, dans dix jours. Vous allez être équipés de ce qui est nécessaire pour pouvoir suivre le chemin que je vous ai indiqué. Voilà la grande fête que nous célébrons aujourd’hui. Nous ne pouvons pas comprendre l’Ascension si nous ne regardons pas d’abord la naissance de Jésus, sa vie au cœur de notre humanité et sa résurrection.

Oui, Jésus tu es venu nous révéler un chemin de croissance, tu es venu nous tirer vers le haut.

Icône de la Trinité de Serge Roublev

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Au-dessus du personnage de gauche – le Père – se trouve une maison.
Au-dessus du personnage central – le Fils – nous avons un arbre bien vert, l’arbre de la vie.
Au-dessus du personnage de droite – l’Esprit Saint – se trouve le rocher d’une montagne, avec le symbolisme biblique de la montage, qui est ce lieu de la rencontre avec le Seigneur, de l’Esprit Saint qui nous ouvre à la rencontre de Dieu.
Dans la moitié supérieure de l’icône, tout le mouvement est orienté vers le Père : l’arbre au-dessus du Fils, le rocher au-dessus de l’Esprit, le Fils et l’Esprit Saint avec leur posture et leur tête.

Nous sommes faits pour vivre en communion avec le Père dans la maison du Père.
Dans la grâce de cette Ascension, dans la grâce de ces dix jours qui nous séparent de la Pentecôte, demandons lui personnellement, ayons cette foi, chaque jour de dire :
Seigneur, viens révéler le don de l’Esprit Saint que tu m’as fait au jour de mon baptême pour que je puisse vivre la vie que tu m’appelles à vivre au cœur de tout ce qui est à vivre. Amen.

Cette synthèse de l’homélie du père Jean-Marc a été réalisée, sur base d’un enregistrement via téléphone portable ;-), par Marie, que nous remercions chaleureusement pour cette bonne idée et pour sa mise en oeuvre !

L’icône présentée sur cette page est empruntée au blog http://francisdelariviere.be/wp-content/uploads/2012/12/Trinite-de-Roublevdetail1.jpg. Nous l’avons choisie parce que le mouvement vers le Père y est particulièrement visible.