SOURCES
Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.
Abbé Marcel Villers
IMAGE DE DIEU
Les Pères grecs de l’Église n’ont cessé de célébrer la grandeur irréductible de l’homme, ce « sans fond » de l’homme qui est le lieu de Dieu. L’homme est l’image de Dieu parce qu’il échappe à toute définition, comme Dieu lui-même. (O. Clément)
« L’image n’est véritablement l’image que dans la mesure où elle possède tous les attributs de son modèle […].
La caractéristique de la divinité, c’est d’être insaisissable,
cela aussi, l’image doit l’exprimer.
Si l’essence de l’image pouvait être comprise
alors que son modèle échappe à toute saisie,
cette différence annulerait le fait même de l’image.
Mais nous n’arrivons pas à définir
la nature de notre dimension spirituelle,
à l’image justement de notre Créateur […]
c’est donc que nous portons l’empreinte
de l’insaisissable divinité par le mystère qui est en nous. »
Grégoire de Nysse, De la création de l’homme, 11.
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GRÉGOIRE DE NYSSE (335-394), avec son frère, Basile le grand, et leur ami commun Grégoire de Nazianze, sont dénommés les « trois grands Cappadociens » en raison de leur importance exceptionnelle pour la théologie et pour l’Église. Tous les trois ont renoncé à une carrière profane brillante pour suivre le Christ de manière radicale en s’adonnant à une vie ascétique et solitaire. Mais tous les trois furent appelés à l’épiscopat en raison de leur haute naissance et de leur formation solide. Grégoire est nommé par son frère Basile évêque de Nysse, petite ville entre Césarée et Ancyre.