HOMÉLIE : 4° DIMANCHE DE PÂQUES. ACTION DE GRACES POUR LE PAPE LÉON XIV THEUX

4° Dimanche de Pâques. Jn 10,27-30. Theux 2025
Action de grâce pour le pape Léon XIV

Ce dimanche, nous avons la joie de rendre grâce ensemble pour l’élection du nouveau Pape. Nous prierons pour lui au cours de cette célébration. Que le Seigneur donne au pape Léon XIV la grâce et la force pour assurer le ministère de Pierre dans l’Église. Service de l’unité et de la communion, service de l’humanité dans la charité. Léon XIV se veut serviteur de la paix à la suite du Christ, le Bon Pasteur.

Ce dimanche, journée annuelle des vocations, notre évêque nous demande de prier pour que soit donnés à notre Église des pasteurs, mais aussi des diacres, des catéchistes, des serviteurs de la prière et de l’évangélisation. La pénurie est aujourd’hui un fait ; il reste 4 séminaristes pour toute la partie francophone de notre pays. Nous sortons inéluctablement d’une Église cléricale. C’est bien un des enjeux du pontificat qui s’ouvre : passer à une Église synodale. 

Je suis le Bon Pasteur.  Mes brebis écoutent ma voix.  Moi, je les connais.
Tout se joue dans le rapport intime à Jésus.
Écouter sa voix, c’est ce qui fait le disciple : être à l’écoute, écoute de la parole du maître.
Mes brebis écoutent ma voix. Voilà le secret de l’unité du troupeau : la voix du berger, la parole du Christ, est bien la source de la communion qu’est l’Église.
Pierre le confesse au nom de tous : A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.
Tout se joue dans le rapport à Jésus, non seulement à sa parole, mais à sa personne.
Simon, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?  Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais.
Jésus lui dit : Sois le pasteur de mes brebis. (Jn 21,15-16)
Le pape, successeur de Pierre, est d’abord situé dans cette relation d’écoute et d’amour de Jésus où se fonde sa mission.

Cette mission est à la fois interne à l’Église et au service de l’humanité.
Léon XIV veut « une Église synodale », c’est-à-dire une Église où l’on marche ensemble, « une Église qui cherche, qui cherche toujours à être proche, surtout de ceux qui souffrent. »
« Nous devons, dit-il, chercher ensemble comment être une Église missionnaire, une Église qui construit des ponts, qui dialogue toujours et est ouverte pour recevoir tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue et de notre amour. »
La mission du pape est aussi au bénéfice de l’humanité. « L’humanité a besoin du Christ et de sa lumière ». Les premiers mots de Léon XIV sont clairs : « La paix soit avec vous tous ! C’est la première salutation du Christ ressuscité, le Bon Pasteur qui a donné sa vie pour le troupeau de Dieu. Une paix désarmée et une paix désarmante, humble et persévérante. » Qu’espère d’autre le monde actuel ?

Le nouveau pape se situe en référence à Léon XIII, dont il a pris le nom. Ce dernier a mis en évidence les dangers de la paix armée. En 1894, il soulignait l’incidence sociale des dépenses d’armements et appelait de ses vœux l’institution de la médiation et de l’arbitrage pour prévenir et régler les différents. Nous sommes aujourd’hui dans la même situation.

Comment ne pas penser à Pacem in terris de Jean XXIII ? On est frappé par la similitude des situations et des messages. En 1963, Jean XXIII s’élève contre l’idée que la paix naît de l’équilibre des armements : « La vraie paix, écrit-il, ne peut s’édifier que dans la confiance mutuelle.» Or, « nous voyons régner sur les peuples la loi de la crainte, ce qui conduit à consacrer des sommes énormes aux dépenses militaires. » Les relations entre les peuples doivent être fondées sur l’amour et non la crainte.

C’est pour notre époque que Léon XIV veut être avec nous « témoins joyeux de la Bonne nouvelle de Jésus Sauveur. »
Bonne nouvelle pour tous les peuples, toutes les nations, toutes les cultures : « Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, la brûlure du soleil ne les accablera plus  puisque le Christ sera leur Pasteur  pour les conduire vers les sources de vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Ap 7, 16-17)

Abbé Marcel Villers