Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle !

Homélie de l’abbé Marcel Villers pour le
1er dimanche de carême – Année B (Mc 1,12-15)
Theux, le 18 février 2018

Vous avez remarqué cette belle affiche qui illustre le thème du carême de cette année que l’on pourrait intituler : Jésus, Temple nouveau.

Quel rapport avec cette photo d’un mur, un très haut mur ?

Il s’agit, vous l’avez peut-être reconnu, du mur que nous appelons « des lamentations » et qui se trouve au cœur même de Jérusalem. Ce mur est vénéré par les Juifs car il est le reste du Temple, le mur de soutènement de la grande esplanade au centre de laquelle s’élevait le sanctuaire jusqu’à sa destruction par les Romains en 70.

Les Juifs viennent y pleurer la destruction de ce lieu saint en y reprenant les lamentations de Jérémie qui pleurait, lui, sur la précédente ruine et destruction du Temple et de Jérusalem par les Babyloniens au VIème siècle avant Jésus-Christ.

Nous, chrétiens, pendant des siècles, nous chantions et priions ces mêmes lamentations de Jérémie lors de l’office des matines qui avait lieu la veille au soir des trois derniers jours de la semaine sainte. Cet office est dit des Ténèbres car après chaque psaume, on éteignait une à une quinze bougies jusqu’à se retrouver dans l’obscurité complète.

Cette liturgie et ses lamentations nous représentaient les malheurs de Jérusalem, comme les douleurs de la passion subie par Jésus. Le but : nous inciter à la conversion, à revenir à Dieu.

C’est bien ce à quoi nous invite le carême.

Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle nous dit Jésus dans l’évangile de ce jour.
Se convertir signifie littéralement se retourner, faire demi-tour, prendre une autre direction, du moins si nous croyons la Bonne Nouvelle.
Cette bonne nouvelle, c’est qu’en Jésus, Dieu se fait proche de chacun et veut son bonheur.

L’heure est venue d’y croire, de changer de direction pour prendre le bon chemin, celui de Jésus.

Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle.
Voilà une invitation qui donne sens au carême.
Avec le carême, ce temps fort de l’année chrétienne, nous est en quelque sorte proposé un temps favorable pour rechercher le trésor intérieur enfoui au plus profond et qui peut combler tout notre désir.

Le temps du carême nous invite à retrouver l’essentiel : Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. Oui, nous sommes peu de choses.
Pourtant, dans l’immense univers, nous sommes les seuls conscients de notre fragilité et, du coup, capables de lui donner sens en la transcendant.

Le carême est, chaque année, un temps favorable pour nous situer justement.
Nous sommes absorbés par notre travail, nos activités, nos soucis et, si nous n’y prenons garde, ce sont eux : événements, soucis, occupations qui mènent notre vie.
Alors, nous ne nous appartenons plus, nous vivons au-dehors et sommes absents de nous-mêmes.

Habiter sa propre maison, être présent à soi, c’est descendre au plus profond, quitter la surface des choses, où nous nous mouvons le plus souvent, et se retrouver soi-même, face à Dieu ou au diable, comme Jésus au désert.

Aller au désert, c’est aller à l’essentiel ; accepter de se dessaisir, des choses comme du souci de soi, pour se ressaisir comme après un long sommeil.

Le désert, comme le carême, c’est l’heure des choix : que faire de ma vie ? de quoi me dégager ? quels chemins prendre ?

Comme les Juifs glissent entre les pierres du mur un feuillet avec leur prière et leur demande à Dieu, en ce début du carême, glissons à l’oreille du Seigneur notre résolution et demandons son secours.

Abbé Marcel Villers

P.S. Merci à Jean-François Kieffer pour son dessin si symbolique…

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