Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu dont nous suivons la lecture liturgique. Aujourd’hui : Mt 16, 13-20 du 21e dimanche ordinaire.
40. La foi de Simon-Pierre
« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
(Mt 16, 18)
Trois questions, portant sur l’identité de Jésus, ponctuent notre récit pour aboutir à une formule qui définit la foi de l’Église : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (16, 16) La réponse de Pierre est sans doute la reprise d’un « credo » liturgique familier à la communauté de Matthieu.
« Heureux es-tu, Simon car ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela. » (16, 17) Et Jésus reconnaît que « sur cette pierre je bâtirai mon Église. » (16, 18) Mais quelle est cette pierre, cette pierre de fondation sur laquelle est bâtie l’Église ? Est-ce la personne de Pierre ? C’est surtout la foi en Jésus qu’il vient de proclamer. Car l’Église, c’est l’assemblée des croyants qui reconnaissent en Jésus le Messie et le Fils de Dieu.
Les clés du Royaume
Traditionnellement, saint Pierre est représenté tenant deux clés liées, une d’or (le ciel) et une d’argent (la terre). Il a les clés du ciel et de la terre qui symbolisent le pouvoir suprême, celui de lier et de délier pour l’éternité ; le couple lier/délier (vocabulaire juridique du judaïsme) signifie l’acte d’autorité qui décide ce qui est permis et ce qui est défendu. Les deux clés sont liées ensemble car le pouvoir d’ouvrir et de fermer appartient à un seul, l’intendant qui ouvre et ferme l’accès à la maison du maître. Ce pouvoir fait de saint Pierre, selon la légende, le portier ou concierge du paradis. A partir du XIIIe s., il est représenté vêtu comme un évêque ou un pape ; les deux clés figurent dans les armes pontificales avec la tiare à partir de la fin du XIIe s.
Abbé Marcel Villers