Le discernement
Dans le cadre de la pastorale familiale, le discernement est le fait du pasteur appelé à prendre une décision en rapport avec la situation d’une famille, ou le fait d’un couple invité à se situer par rapport à une demande faite à l’Église, ou le plus souvent un travail en commun, pasteur et famille, notamment lors d’une négociation pastorale ou dans le cadre d’un accompagnement du couple.
Jugement et discernement
« Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations (AL, 296). Ainsi, les divorcés engagés dans une nouvelle union, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié (AL, 298).
Leur participation peut s’exprimer dans divers services ecclésiaux : il convient donc de discerner quelles sont, parmi les diverses formes d’exclusion actuellement pratiquées dans les domaines liturgique, pastoral, éducatif et institutionnel, celles qui peuvent être dépassées » (AL, 299).
La question des normes
Les normes générales présentent un bien qu’on ne doit jamais ignorer ni négliger, mais dans leur formulation, elles ne peuvent pas embrasser dans l’absolu toutes les situations particulières. En même temps, il faut dire que, précisément pour cette raison, ce qui fait partie d’un discernement pratique face à une situation particulière ne peut être élevé à la catégorie d’une norme (AL, 304).
Situation objective et conscience personnelle
À partir de la reconnaissance du poids des conditionnements concrets, il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain (AL, 304).
Nous pouvons ajouter que la conscience des personnes doit être mieux prise en compte par la praxis de l’Église dans certaines situations qui ne réalisent pas objectivement notre conception du mariage… Cette conscience peut reconnaître non seulement qu’une situation ne répond pas objectivement aux exigences générales de l’Évangile. De même, elle peut reconnaître sincèrement et honnêtement que c’est, pour le moment, la réponse généreuse qu’on peut donner à Dieu, et découvrir avec une certaine assurance morale que cette réponse est le don de soi que Dieu lui-même demande, même si elle n’atteint pas encore pleinement l’idéal objectif (AL, 303).
Abbé Marcel Villers