Commémoration de tous les fidèles défunts (2 novembre)
Dès les premiers temps du christianisme, la conviction s’est établie que les vivants ont à prier pour les morts. Pendant le haut Moyen Âge, on célèbre l’Office des morts à l’anniversaire du décès de la personne. Et tous les puissants de ce monde, princes, rois, évêques, demandent dans leur testament des prières pour le salut de leur âme. Au VIIe siècle, offrir une messe pour un défunt particulier devint une pratique courante.
Dans les monastères, (ci-dessus, cimetière des moines de Chevetogne) aujourd’hui encore, on commémore chaque jour, par une invocation en fin de chaque office, les membres défunts de la communauté. Très vite, une commémoration annuelle des bienfaiteurs défunts fut célébrée. En élargissant les bienfaiteurs à tous les défunts, une fête des morts ou des trépassés naquit au XIe siècle. Elle fut d’abord célébrée dans les monastères bénédictins. Saint Odilon (962-1048), abbé de Cluny, œuvra à en répandre la pratique, qu’il fixa au 2 novembre, dans l’ensemble du réseau constitué, à travers toute l’Europe, par les monastères issus de Cluny (fondée en 910). La célébration de cette fête est bien attestée à partir de 1030. Cette pratique s’étendit aux autres monastères, puis aux paroisses desservies par le clergé séculier. Le pape Léon IX (1049-1054) l’approuva et la commémoration des fidèles défunts se répandit alors largement.
Au XIIIe siècle, Rome inscrivit ce jour de commémoration au calendrier de l’Église universelle le 2 novembre, lendemain de la Toussaint fixée au 1er novembre par saint Grégoire (590-604). On pouvait donc faire mémoire de tous les membres défunts en des jours successifs : les saints parvenus à la gloire du ciel le 1er novembre, et les autres le 2.
« A la fin du XVe siècle, les Dominicains espagnols instaurèrent la coutume de célébrer trois messes le 2 novembre. En 1915, Benoît XV (1914-1922) l’étendit à tous les prêtres. Cette tradition s’est poursuivie jusqu’à une époque récente. »
Au XVIe s., la Réforme protestante remit en question l’efficacité de la prière pour les morts. Le concile de Trente défendit l’enseignement et les pratiques de l’Église. La préoccupation relative au sort des défunts ne cessa aucunement avec l’époque moderne. Innombrables sont encore aujourd’hui les messes demandées par les familles pour leurs défunts.
« Ouvre, Seigneur, à nos frères défunts ta maison de lumière et de paix, car c’est pour eux que nous avons célébré le sacrement de la Pâque. » (Messe du 2 novembre)
Abbé Marcel Villers
Source : https://croire.la-croix.com/Definitions/Fetes-religieuses/Toussaint/Le-2-novembre-quelle-origine