ART ET FOI : SAINT ETIENNE

ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.

Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.

ÉTIENNE (1er siècle)

Premier martyr ou « protomartyr », un des sept premiers diacres (Ac 6-7).
Fêté le 26 décembre.
Protecteur des diacres, des maçons, de tailleurs de pierres et paveurs.

Attributs
Revêtu de la dalmatique, vêtement liturgique du diacre, portant la tonsure monacale, il tient un sac avec les pierres de sa lapidation et le livre des Évangiles qu’il prêcha et enseigna. La dalmatique est à l’origine une blouse en laine de Dalmatie, une tunique à manches. Ce vêtement, en forme de croix avec des manches courtes, devînt propre aux diacres dans leur fonction liturgique à partir du IVe s.

« Le livre des Actes des Apôtres (6,1-6) nous livre les circonstances de l’élection d’Étienne parmi les « Sept ». Une certaine tension régnait entre chrétiens d’origine juive et chrétiens de souche païenne, et chaque communauté risquait de se replier sur elle-même. Conscients de leur rôle essentiel d’unificateurs, les apôtres se déchargèrent sur les diacres de certaines tâches d’organisation et de prédication. L’origine grecque des « Sept » pouvait équilibrer en partie l’autorité des « anciens » (ou presbytres), de souche juive.

Loin de limiter son activité aux seuls services caritatifs, Étienne prit ses responsabilités sur le plan de la prédication et de l’évangélisation. Ainsi lui doit-on un discours (Ac 7) qui constitue le premier essai chrétien de relecture des textes de l’Ancien Testament en fonction de l’avènement du Seigneur Jésus et qui a dû servir de charte aux premiers évangélisateurs.

Premier diacre, premier apologiste, Étienne est enfin le premier martyr de l’Église : sa fougue combattive ne pouvait être tolérée par ceux qu’il attaquait jusque dans les synagogues. Il paya de sa mort ses prétendus blasphèmes. » (Missel de l’Assemblée chrétienne, Bruges, 1964, p.1732)

Après un procès devant le Sanhédrin, Étienne fut conduit hors de la ville de Jérusalem et lapidé sous les yeux d’un certain Saul. Le récit du martyre d’Étienne (Ac 7, 54-60) est rédigé de manière à rappeler la passion du Christ, car c’est le Christ qui continue à souffrir dans ses martyrs.

Voilà qui explique la place occupée par le médaillon de saint Étienne au plafond de l’église : sur la même ligne horizontale que le Christ en croix qui est ainsi encadré et prolongé par les deux diacres martyrs : Étienne et Laurent.

Abbé Marcel Villers

SOURCES : 160 HONORER LE CHRIST

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.

Honorer le Christ

« Veux-tu honorer le corps du Christ ?
Ne le méprise pas lorsqu’il est nu
Et, pendant qu’ici [à l’église] tu l’honores
Par des étoffes de soie,
Ne le méprise pas à l’extérieur
En le laissant souffrir le froid et la nudité…

En effet, le corps du Christ qui est sur l’autel
N’a pas besoin de vêtements, mais d’une âme pure,
Au lieu que cet autre a besoin de beaucoup de soin.

Apprends donc à honorer le Christ comme il le veut.
Honore-le de la manière qu’il a établie,
En donnant ses richesses à des pauvres.

Dieu n’a pas besoin d’objets en or,
Mais d’âmes en or.

A quoi lui sert une table pleine de coupes en or,
Tandis qu’il meurt de faim ?

Commence par combler sa faim
Et de ce qu’il restera,
Orne ensuite sa table. »

Jean Chrysostome, Homélies sur Matthieu, 50

JEAN CHRYSOSTOME (344/354-407), prêtre à Antioche de Syrie, sa cité natale. Ses prédications le rendent célèbre et il devient évêque de Constantinople. Ses tentatives de réforme de l’Église le font chasser en 404. Réhabilité, il meurt sur le chemin du retour.  

CLÉS POUR LIRE LUC : QUEL AVENIR ?

Clés pour lire l’évangile de Luc

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 21, 5-19 du 33e dimanche ordinaire.

Quel avenir pour les disciples ?
On vous persécutera, on vous livrera, on vous fera comparaître à cause de mon nom. (Lc 21, 12)

Jésus ne promet ni la réussite, ni le succès à ceux qui le suivent et se mettent à son école. Ce sont souffrances, persécution, mépris, torture, mort. Cela ne nous étonne pas car « le disciple n’est pas au-dessus du Maître ». Si lui a été méprisé, arrêté, condamné et exécuté, ceux qui portent son Nom le seront aussi. D’ailleurs, le signe de reconnaissance du chrétien, c’est la croix.

Mais tout de même, pourquoi ces persécutions ? Jésus est clair : « Cela vous amènera à rendre témoignage » (21, 13). Refusant toute haine, résistant à la logique du rejet et de la mort, le chrétien montre que l’amour est plus fort que la mort, que l’attachement à Jésus l’emporte sur toute peur et menace. Innombrables les chrétiens morts en offrant leur vie par amour pour leurs frères, comme Jésus l’a fait.

La destruction du temple de Jérusalem
« Le Temple de Jérusalem avait été restauré avec magnificence par Hérode le Grand à partir de 20 avant notre ère. Il est d’une richesse inouïe aux dires de l’historien latin Tacite. Jésus est interrogé sur la date de la destruction du Temple qu’il annonce et sur le signe qui en présagera l’imminence. A nos yeux, une telle question paraît porter uniquement sur un événement historique : le Temple a effectivement brûlé le 30 août 70, presque un mois avant la chute totale de la ville. Pour les chrétiens du début de l’Église, la ruine de Jérusalem était associée à la Parousie, le retour glorieux du Christ venant juger l’univers et instaurer le Règne de Dieu. Pour Luc, l’incendie du Temple et la chute de Jérusalem, à la fin de l’été 70, ne coïncident pas avec la fin du monde et la venue du Christ. Deux écueils guettent alors l’Église : l’espoir fébrile de la venue imminente du Christ et le désenchantement, la tentation de laisser tomber toute espérance en l’avenir. » (Hugues COUSIN, L’évangile de Luc, 1993) Ce désenchantement est souvent le nôtre aujourd’hui en Europe.

Abbé Marcel Villers

SOURCES : 159. PRIÈRE D’ABANDON

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Nous vous proposons la lecture de quelques textes de Charles de Foucauld.

Prière d’abandon

Mon Père,
Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie.

Je suis prêt à tout,
j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté
se fasse en moi,
en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.

Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur,
parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour
de me donner,
de me remettre entre tes mains,
sans mesure,
avec une infinie confiance,
car tu es mon Père.

Charles de Foucauld, Méditations sur la Passion, Akbès, 1896.

CHARLES DE FOUCAULD (1858-1916), militaire français converti tardivement au catholicisme de son enfance, devient prêtre puis ermite au Sahara.