Lazare, c’est chacun de nous – Homélie pour le cinquième dimanche de carême

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Homélie de l’abbé Marcel Villers pour le
5ème dimanche de carême, année A

 Jn 11,1-45 

Nous arrivons au bout de notre itinéraire de carême que nous avons voulu une redécouverte du baptême.

Tout a commencé au désert, ce lieu de dépouillement de tout le superficiel de nos vies et qui ramène à l’essentiel : renoncer à Satan, à tout ce qui nous sépare de Dieu.

Après le désert, la montagne où Dieu se révèle à nous dans le Christ, son Fils bien-aimé, l’homme nouveau que nous sommes appelés à devenir par l’écoute de sa parole. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le.

Ecouter le Christ, c’est ce qui se passe au bord du puits où comme la Samaritaine, nous venons puiser l’eau vive, c’est-à-dire l’enseignement de Jésus qui devient, en nous, source jaillissante pour la vie éternelle.

Cet enseignement fournit à l’aveugle de naissance, que nous sommes, la lumière pour reconnaître en Jésus le Seigneur de vie.

Aujourd’hui, dernière étape, le Seigneur fait sortir du tombeau tous les Lazare, préfigurant ainsi sa propre victoire sur la mort que nous célébrerons à Pâques.

Lazare, notre ami, s’est endormi ; je m’en vais le tirer de ce sommeil. Saint Paul enseigne que nous sommes habités, que l’Esprit est notre vie, que l’Esprit de Dieu habite en nous.

Mais qu’en faisons-nous ?

Nous ignorons cette présence en nous du nouvel homme et nous le laissons dormir. En nous l’esprit, l’homme intérieur est endormi.

Je vais aller le réveiller, déclare Jésus.

Lazare, c’est chacun de nous. L’heure est venue de sortir de votre sommeil. L’Esprit de Dieu habite en vous.

Réveillez-le. Réveillez en vous l’autre homme, l’homme nouveau dont le baptême symbolise la naissance. Plus qu’un réveil, il s’agit d’une résurrection.

Je suis la résurrection et la vie.

Comme Lazare, nous sommes des morts murés dans leur tombeau. Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, promet le Seigneur par la bouche d’Ézéchiel.

Et Jésus de réaliser la promesse : Lazare, viens dehors, lui crie-t-il.

Extraire l’homme de sa nuit pour voir le jour nouveau, telle est l’œuvre du Christ, lui qui est la résurrection et la vie. Ce chemin de la vie, il passe, à la suite de Jésus, par la mort pour aboutir à la résurrection.

Nous sommes là au cœur de la foi chrétienne. C’est ce que nous célébrons à Pâques.

Mystère central pour comprendre ce qu’est l’homme, ce qui nous est promis par le Christ et nous est obtenu par la foi, dont le baptême est le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument. D’où la question posée par Jésus : Crois-tu cela ?

Je suis la résurrection et la vie. Crois-tu cela ? 

C’est la question posée par Jésus à Marthe. C’est la question qui nous est posée chaque dimanche après avoir entendu l’Évangile et l’homélie. C’est la question posée à celui qui demande le baptême. C’est la question posée solennellement la nuit de Pâques.

Crois-tu cela ? Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.

Le baptême est le sacrement de la foi qui est rupture, mort à soi pour s’attacher au Christ et devenir membre de son Corps. Le rite du baptême le signifie clairement: le candidat proclame devant tous sa renonciation à Satan et sa foi au Christ. Il est alors dépouillé de ses vêtements, c’est-à-dire du vieil homme. Puis plongé dans les eaux qui symbolisent le monde de la mort pour resurgir vivant. Enfin, il est revêtu de l’habit blanc, signe de l’homme nouveau qu’il est devenu.

Ce sont les eaux de la mort que la cuve baptismale contient et qui font d’elle une figure du tombeau, ce que renforce, ici à Theux, sa masse de pierre. Etre plongé au cœur de ce gouffre de pierre et en ressortir exprime clairement la mise au tombeau et la résurrection.

Ce que nous avons voulu exprimer par cette figurine remontant de la cuve et qui nous rappelle Lazare sortant du tombeau, encore enveloppé du suaire. Les baptisés sont, comme Lazare, des vivants revenus d’entre les morts (Rm 6,13).

Car, nous dit St Paul, l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous et donnera la vie à vos corps mortels.

Telle est la promesse qui se signifie au baptême et que Pâques réalise !

Abbé Marcel Villers

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