SOURCES
Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.
Abbé Marcel Villers
16. IMPASSES
Catastrophes climatiques, covid, guerre, scandales des abus, désertion de nos églises, tout nous pousse au pessimisme, pire au désespoir.
« Gardons-nous de perdre tout espoir, mais évitons également de céder trop facilement à la nonchalance : ce sont de funestes impasses.
Le désespoir empêche celui qui est tombé de se relever, et la nonchalance fait chuter celui qui est debout.
Livrés au désespoir, nous ne sommes plus en mesure de jouir des biens dont nous disposons ; succombant à la mollesse, nous devenons incapables de nous affranchir des maux qui nous assaillent.
Si la présomption nous précipite du haut des cieux, le désespoir nous précipite dans l’abîme infini du mal, alors qu’il suffit d’un peu d’espoir pour nous en arracher.
Malgré tout le vice dont il a imprégné sa vie, le malfaiteur devance tous les autres au Paradis parce qu’il n’a pas perdu espoir. Par contre, le pharisien a été humilié pour avoir nourri une confiance excessive en ses qualités, tandis que le publicain était élevé au point de surpasser son rival, car il n’avait pas désespéré.
Que Dieu nous préserve de tout désespoir ! Car le diable considère cette faiblesse comme son arme la plus efficace, et, même en péchant, nous ne saurions lui faire plus grand plaisir qu’en perdant espoir. »
Saint Jean Chrysostome (344/354-407), homélie sur la conversion prononcée pour l’ouverture du carême, probablement à Antioche de Syrie, sa cité natale où moine et prêtre il prêche régulièrement.