Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 14, 25-33 du 23e dimanche ordinaire.
44. Calculer la dépense
Qui, s’il veut bâtir une tour, ne commence par calculer la dépense ?
(Lc 14, 28)
Qui, en entendant les paroles de Jésus, ne cherche pas à se dérober ? En tous cas, Jésus le sait puisqu’il nous invite « à s’asseoir pour calculer la dépense et voir si nous avons de quoi aller jusqu’au bout » (14, 28). Et il y a de quoi car « si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple » (14, 26).
Qui est-il ce Jésus pour nous demander tout, car c’est un attachement exclusif, un cœur sans partage qu’il demande ? Mais n’est-ce pas là le propre de l’amour ? Est-il possible d’aimer sans renoncer à soi ? Est-il possible d’aimer sans se dépouiller au profit de l’autre ? Le renoncement n’est pas une perversion, il est comme l’envers de l’amour.
Jésus et la famille
Les évangiles ne comportent aucun éloge de la famille en tant que telle, et ils n’hésitent pas à rappeler à l’occasion les rapports conflictuels que Jésus eut avec sa propre parenté. Plus que la parenté, importe à Jésus l’obéissance à Dieu et à sa vocation de prophète. La rupture avec le clan familial s’impose aussi aux disciples de Jésus dans la mesure où le cercle familial, la pression qu’il exerce, peuvent rendre impossible la fidélité à Jésus. La suite de Jésus se concilie mal avec les solidarités familiales et leurs exigences. Alors « si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants… il ne peut pas être mon disciple. » (14, 26) (René LUNEAU, Jésus, l’homme qui évangélisa Dieu, 2009)
Abbé Marcel Villers
Oups! Aimer de tout son cœur, ce n’est pas un amour de bisounours, merci, Monsieur l’abbé, de nous ouvrir les yeux !