9. Les missions intérieures (XVII°-XVIII° s.)
L’évangélisation des peuples nouveaux découverts par les Occidentaux a, en retour, éveillé l’attention sur la déchristianisation des campagnes et des populations d’Europe. La nécessité d’une nouvelle évangélisation s’avérait d’autant plus que les chrétiens étaient profondément bouleversés par les divisions engendrées par l’élan réformateur des protestants et la vigoureuse réaction de l’Église catholique à la suite du Concile de Trente (1545-1563). La mission concernait aussi nos pays de vieille chrétienté.
C’est alors que l’on inventa les missions paroissiales. Il s’agissait pour des prêtres formés à cet élan missionnaire de visiter systématiquement toutes les paroisses d’une région, en prêchant, y organisant des célébrations, mettant en place le catéchisme, et veillant à confesser hommes et femmes. Une mission s’étendait sur des semaines ou des mois, constituant un temps fort de rénovation et de nouvelle évangélisation. Ces méthodes missionnaires furent reprises au XIXe s. et persistèrent jusqu’au milieu du XXe s.
Des sociétés ou compagnies de prêtres furent alors créées pour mettre en œuvre cette évangélisation des villes et campagnes. Pour la France, la plus emblématique est fondée, en 1625, par saint Vincent de Paul, la bien dénommée « congrégation de la mission ». Les Oratoriens, les Eudistes, les Capucins, puis au XVIIIe s., les Rédemptoristes furent fondés dans ce même but missionnaire.
Abbé Marcel Villers