MARIE-MADELEINE
Marie la Magdaléenne, d’où Magdeleine, est un personnage des évangiles.
Patronne des parfumeurs, des gantiers (les gants des dames étaient parfumés), des coiffeurs, des filles repenties.
Fêtée le 22 juillet. Par décret du 3 juin 2016, la célébration de sainte Marie-Madeleine est élevée au grade de fête dans le Calendrier Romain général.
Description du panneau de l’église de Theux
Dénudée, avec les cheveux longs et dénoués de la pécheresse repentante, méditant devant une tête de mort et un crucifix. Elle essuya avec ses cheveux les pieds de Jésus après les avoir oints du parfum contenu dans le flacon posé devant elle. Elle annonçait ainsi la mort et l’ensevelissement de Jésus.
« Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons » (Mc 16,9). Cette pécheresse pardonnée s’était attachée à Jésus et faisait partie du groupe de femmes qui accompagnaient et soutenaient financièrement Jésus et ses disciples (Lc 8,2). Elle se trouva près de la croix avec trois autres femmes dont Marie, la mère de Jésus (Jn 19,25). Quand le corps de Jésus fut mis au tombeau, elle resta « assise en face du sépulcre » (Mt 27,61). Elle se présente, le matin de Pâques, « avec des huiles parfumées pour embaumer Jésus » (Mc 16,1). C’est à elle que Jésus apparaît dans le jardin (Jn 20, 11-18 ; 16,9) et à qui il confie la première annonce pascale (Jn 20,17-18 ; Mc 16, 10 ; Lc 24, 9-10 ; Mt 28, 9-10), ce qui fait de Marie-Madeleine l’apôtre des Apôtres.
A ce personnage, la tradition a assimilé la pécheresse anonyme qui baigne de ses larmes les pieds de Jésus et les parfume (Lc 7, 36-50 ; Mt 26, 6-13 ; Mc 14, 3-9). De même, on l’identifia à Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare, « qui avait oint de parfum le Seigneur et lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux » (Jn11,1-2). La réunion de ces trois personnages en un seul est dû à un trait commun : le parfum.
La dévotion à Marie-Madeleine ne prit racine en Occident qu’au Xe s., ce dont témoigne la basilique de Vézelay (1050) qui prétendait posséder le corps de la sainte. La légende dorée (XIIIe s.) en fit celle qui évangélisa la Provence. Les Provençaux fondèrent trois pèlerinages : à Saint-Maximin où se trouvait le sarcophage de la sainte ; à la Sainte-Baume où elle aurait fait pénitence dans une grotte ; en Camargue, où depuis le XIIe s., sont honorées les Trois « Saintes-Maries de la Mer ».
Dans l’iconographie, deux types apparaissent : la myrrophore dont le vase de parfum de grand prix est le principal attribut ; la pénitente que le pardon de Jésus a fait passer de la prostitution à une vie nouvelle et qui exhorte à la repentance : « memento mori ». La courtisane myrrophore et son vase de parfum est majoritairement représentée jusqu’au Concile de Trente. Après la Contre-Réforme, c’est la pénitente qui l’emporte.
Abbé Marcel Villers
Illustration : plafond de la nef de l’église de Theux (1630)