SOURCES
Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Nous vous proposons la lecture de la lettre écrite aux jeunes par Frère Roger pour l’ouverture du concile des jeunes de 1974 à Taizé.
Vivre l’inespéré (3)
Heureux celui qui meurt d’aimer.
Sans relâche, ô Christ, tu m’interpelles et me demandes :
Qui dis-tu que je suis ?
Tu es celui qui m’aimes jusque dans la vie qui ne finit pas.
Le non qui est en moi, tu le transfigures jour après jour en oui.
Tu me demandes non pas quelques bribes,
mais toute mon existence.
Tu es celui qui, de jour et de nuit, pries en moi sans que je sache comment.
Mes balbutiements sont prière :
t’appeler par le seul nom de Jésus emplit notre communion.
Tu es celui qui, chaque matin, passes à mon doigt
l’anneau du fils prodigue, l’anneau de fête.
Et moi, pourquoi ai-je hésité si longtemps ?
Ai-je échangé le rayonnement de Dieu contre l’impuissance,
ai-je abandonné la source d’eau vive
pour me creuser des citernes lézardées qui ne tiennent pas l’eau ?
Toi, inlassablement, tu me cherchais.
Pourquoi ai-je hésité à nouveau,
demandant de me laisser du temps pour m’occuper de mes affaires ?
Après avoir mis la main à la charrue,
pourquoi avoir regardé en arrière ?
Sans trop le savoir,
je me rendais impropre à te suivre.
Pourtant, sans t’avoir vu, je t’ai aimé.
Tu me répétais : vis le très peu de chose que tu as compris de l’Evangile.
Annonce ma vie parmi les hommes.
Allume un feu sur la terre.
Toi, suis-moi…
Frère Roger de Taizé, Vivre l’inespéré, 1983
ROGER SCHUTZ (1915-2005), protestant d’origine suisse, fils de pasteur. Il s’installe en France en 1940, dans le village de Taizé où il fonde une communauté monastique œcuménique.
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