DÉDICACE DE LA BASILIQUE DU LATRAN : 9 NOVEMBRE

Dédicace de la basilique du Latran

Cette fête qui célèbre l’église-mère des catholiques, à savoir la cathédrale du pape, attire notre attention sur l’importance de nos églises. Nous célébrons cette fête, cette année, en même temps que la Saint-Hubert et sa foire.

Depuis les premiers temps de l’Église, les chrétiens ont eu besoin de lieux pour se rassembler. Non pas des temples sacrés censés abriter la divinité, mais des espaces adaptés pour se réunir et célébrer Celui qui est, qui était et qui vient.
A la suite de St Lambert, on sait que St Hubert acheva l’œuvre d’évangélisation de ce qui deviendra le diocèse, puis la principauté de Liège. A l’époque, sous les mérovingiens, seules les villes regroupaient une communauté de chrétiens. Les campagnes et les régions forestières, comme la nôtre, étaient toujours païennes. La peur y régnait par crainte des esprits et des divinités qui peuplaient la nature et les sombres forêts. Un des objectifs de St Hubert fut de détruire ces cultes et ces lieux pour y installer la nouveauté chrétienne. De cette époque date probablement le sanctuaire primitif sur lequel est construite notre église de Theux.
Le plan de nos églises est significatif de la nouveauté chrétienne. Nos églises sont construites, le plus souvent, en forme de croix. Ce n’est plus dans un lieu sacré, un temple qu’a lieu le culte.
Détruisez ce Temple, et en trois jours, je le relèverai, déclare Jésus.
Le Temple dont il parlait, c’était son corps.
Pour le chrétien, le seul temple véritable, c’est le Christ.
Le seul culte est celui que signifie la croix : corps livré et sang versé, don de soi par amour. Avec Jésus, la religion est devenue un amour et le culte offrande de soi.

Autre caractéristique de nos églises : leur orientation. C’est tournés vers le soleil levant que nous prions. Nos églises sont tournées vers l’Orient. Ce qui rend tangible le sens de la prière comme de la vie chrétienne : dirigées vers le Christ, le Ressuscité du matin de Pâques, le véritable Soleil levant. C’est de là qu’il reviendra. Nous l’attendons, debout et en tenue de voyage.
La présence du Christ ne tient pas au bâtiment, mais à l’assemblée des fidèles. Là où deux ou trois sont réunis, je suis au milieu d’eux. C’est l’assemblée qui constitue le Corps du Christ. Vous êtes la maison que Dieu construit. Et saint Paul ajoute : le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous.

Pour nous, chrétiens, les bâtiments que sont les églises ont une grande importance en termes d’identité, comme lieux de rassemblements et comme signes de présence au cœur de la société.
Mais les églises sont aussi, pour la plupart de nos concitoyens, quelles que soient leurs convictions, un patrimoine local, la mémoire d’une histoire commune.
Et voilà qu’aujourd’hui, l’avenir de ces bâtiments, les églises de nos villes et villages, est devenu incertain : regroupement des paroisses, des messes et des célébrations, financement de bâtiments coûteux en entretien et que les seuls fidèles n’arrivent plus à assurer, risques de vols qui obligent à fermer nos églises et les exilent ainsi de la vie du quartier ou du village.
Seules subsisteront demain les églises où une communauté dynamique en fera un lieu de vie, un lieu ouvert à tous, un lieu de rassemblement et de service au bénéfice de toute la population.

L’avenir de nos églises se joue aujourd’hui et dépend de nous.

Abbé Marcel Villers

ART ET FOI : SAINT AUGUSTIN

ART ET FOI. PLAFOND DE L’ÉGLISE DE THEUX.

Nous vous proposons la découverte des panneaux, datant de 1630, ornant le plafond de la nef de l’église de Theux. 66 médaillons figurent un(e) saint(e), dont plusieurs de Marie, des scènes de la Passion du Christ, de sa gloire, etc. Deux fois par mois, le mardi, un de ces médaillons sera présenté.

 AUGUSTIN (354-430)

Évêque d’Hippone, proclamé docteur de l’Église par le pape Boniface VIII (1294-1303), en même temps que Jérôme, Ambroise de Milan et Grégoire le Grand.
Fêté le 28 août.
Saint patron de l’église de Juslenville.
Patron des imprimeurs et des théologiens

Attributs : Mitre, crosse, gants, anneau, chape de l’évêque.
À partir de la fin XVe s., il est représenté tenant un cœur enflammé ou percé de deux ou trois flèches, qui rappellent qu’il est le « docteur de la grâce et de l’amour ».

Augustin est né en 354 à Thagaste (Souk-Ahras, Algérie). Après une jeunesse mouvementée, un enseignement de la philosophie à Carthage, puis à Rome et Milan, il découvre le Dieu chrétien et reçoit, à 32 ans, le baptême à Milan des mains de saint Ambroise. Il a raconté son itinéraire et sa quête spirituelle dans les Confessions.

Après la mort de sa mère, sainte Monique, en 388, il rentre en Afrique du Nord, donne ses biens aux pauvres et consacre sa vie à Dieu entouré de quelques amis avec qui il vit en communauté de type monastique. Bientôt, il est ordonné prêtre, en 391, à Hippone (Bône ou Annaba, Algérie). Il se met au service direct de l’évêque à qui il succèdera en 395.

Il prêche chaque jour, enseigne et produit une quantité d’écrits qui demeurent une des sources de la théologie et font d’Augustin un des piliers de la pensée chrétienne en Occident. On peut citer les Confessions et la Cité de Dieu. Brillant exégète, surtout de saint Jean, il sera un adversaire résolu de Pélage et de Donat contre qui il défendra le primat de la grâce. Il produira aussi une des théologies les plus subtiles de la Trinité.

Il vécut une vie communautaire avec ses prêtres pour qui il rédigea une règle qui met au centre la charité et une forme de démocratie. La règle de saint Augustin servit de base, au Moyen-Âge, à l’ordre des chanoines de saint Augustin, puis à de nombreux ordres nés à cette époque comme les prémontrés, croisiers, dominicains, etc.

Il meurt le 28 août 430 alors que les Vandales assiègent la cité.

Abbé Marcel Villers

SOURCES : 158. PAUVRETÉ

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Nous vous proposons la lecture de quelques textes de sainte Thérèse de Lisieux dont nous célébrons le centenaire de la canonisation.

Pauvreté

L’épreuve de Thérèse diffère de l’athéisme.
Elle se saisit activement de l’absence de Dieu dans le monde
et de son expérience qu’elle comprend comme un chemin vers Dieu
ou plutôt comme le chemin de Dieu vers elle.

Pour Thérèse, l’expérience de l’absence de Dieu
incarne ce que Jésus entendait par « pauvres en esprit ».

Elle écrit : « C’est aux pauvres, aux affamés
et à ceux qui sont dans le deuil
que Jésus a promis le royaume. »

L’âme privée de Dieu est paradoxalement remplie de Dieu,
parce que dans son désir de Dieu qui lui échappe,
elle est transformée en l’amour même.

Dans une lettre adressée à l’une de ses sœurs, elle écrit :
«  Ah ! Restons très loin de tout ce qui scintille,
aimons notre petitesse,
aimons ne rien ressentir,
alors nous serons pauvres en esprit,
et Jésus viendra nous chercher,
et quel que soit notre éloignement,
il nous transformera en flamme d’amour. »

Thérèse de Lisieux, Histoire d’une âme, 1897

SAINTE THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS (1873-1897) entre au Carmel de Lisieux à quinze ans, le 9 avril 1888. Elle découvre peu à peu sa « petite voie » d’abandon et de confiance audacieuse. La petite Thérèse est Docteur de l’Eglise, patronne des missions et co-patronne de la France. Elle a été canonisée par Pie XI en 1925.

COMMÉMORATION DES DÉFUNTS : 2 NOVEMBRE

Commémoration des fidèles défunts

Toussaint, commémoration des fidèles défunts, jour des morts, voilà qui nous ramène, chaque année, à la visite du cimetière et à la mémoire de nos morts. Et cela nous conduit, chaque année, à nous interroger sur la mort et les morts.

« Dans la maison de mon Père, je pars vous préparer une place. »
Voilà une consolante promesse que Jésus fait à ses disciples, à ceux et celles qui font partie de ses fidèles, de ses amis.
La mort de Jésus, son départ de ce monde, prend un sens étonnant : il part préparer pour nous une place dans la maison du Père éternel.

Une deuxième promesse complète la première : « je reviendrai vous prendre avec moi afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. »

Être là où est Jésus. N’est-ce pas le plus cher désir du chrétien ?

Être avec Jésus.
Le premier pour qui cette promesse est devenue réalité, c’est le bon larron à qui Jésus dit : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis ».
« Avec moi » : promesse d’une vie de communion avec Jésus.

Être « avec » Jésus, voilà tout ce qui peut être dit de ce que nous nommons le paradis ou la « maison du Père ».
Jésus, au soir de sa vie, quand chaque mot est pesé et lourd de sens, nous promet qu’un jour, une fois achevé le chemin de cette vie, nous le retrouverons « dans la maison de son Père » pour goûter avec lui et avec tous ceux qui nous chers et qui nous ont précédés, la joie surabondante qui est la sienne.

Être avec Jésus.
Seuls ceux qui aiment peuvent avoir un tel désir.
Celui de la communion, celle qui lie ceux qui s’aiment.
« Aimer un être, c’est lui dire : toi, tu ne mourras pas » (Gabriel Marcel).
Bien sûr, ces mots, « tu ne mourras pas », les faits les démentiront puisque chacun doit mourir. Mais celui qui aime n’a-t-il pas le droit d’espérer que la fidélité de son amour soit plus forte que la mort ?

Le dernier mot n’est pas à la mort, mais à la communion.

Abbé Marcel Villers