ART ET FOI : GRÉGOIRE LE GRAND 3 septembre

GRÉGOIRE 1er dit LE GRAND (540-604)

Préfet de Rome, moine bénédictin, légat pontifical à Constantinople, pape et docteur de l’Église.
Il envoya des moines évangéliser les Angles et de ce fait fut appelé l’Apôtre de l’Angleterre.
Fêté le 3 septembre, anciennement le 12 mars.
Patron des musiciens et chantres (il codifia le chant liturgique appelé depuis : grégorien).

Attributs : Tiare sur la tête, croix papale à trois traverses, chape, gants et anneaux aux doigts. Il tient un livre ouvert, rappelant l’Évangile qu’il enseigna ou peut-être le missel qu’il composa.

A trente-cinq ans, le riche héritier des sénateurs romains renonce à sa haute charge de préfet civil de Rome et se retire vers 575 dans sa demeure du Coelius où il a fondé  une communauté monastique. Après cinq ans, en ces temps troublés par les invasions, le pape Pélage II (579-590) l’ordonne diacre et, puisqu’il connaît le grec, il l’envoie à Constantinople comme ambassadeur permanent (580-585).
A son retour, il reprend la vie monastique, mais, en 590, le pape étant mort de la peste, on choisit Grégoire pour lui succéder malgré ses protestations. Il se dévoue auprès des pestiférés et des misérables. En même temps, il réorganise l’Église romaine, défendant les prérogatives du siège de Pierre et de Paul. Il fixe la liturgie, réforme la discipline ecclésiastique, propage l’ordre bénédictin, envoie des missionnaires en Angleterre.

Devant l’affaiblissement de l’empire d’Orient, il prend en main la défense de l’empire contre les Lombards, puis il décide de faire la paix avec eux, s’attirant l’hostilité de l’empereur. Le pape se tourne ainsi résolument vers les royaumes barbares de l’Occident, rompant le lien entre christianisme et romanité. Il se consacre simultanément à l’enseignement. On lui doit de nombreuses œuvres spirituelles.
Il mena jusqu’au bout une vie austère. Il finit ses jours dans la souffrance, avec de fréquents accès de mélancolie.

« C’est à la réorganisation de la liturgie romaine par saint Grégoire et à son adoption par Charlemagne et son empire que nous devons l’ensemble de notre liturgie jusqu’au concile Vatican II. Grégoire collationna les principales sources de la liturgie antérieures à son règne et élabora un sacramentaire qui constitua la base du missel romain. Son nom est aussi lié au chant liturgique, dit grégorien. » (Missel de l’Assemblée chrétienne, Bruges, 1964, p.1274)

Abbé Marcel Villers
Illustration : plafond de la nef de l’église de Theux (1630) ©KIK-IRPA Bruxelles