ART ET FOI Le saint du mois : HUBERT 3 novembre

HUBERT (656-727)

Évêque de Tongres-Maastricht (vers 705-727). Fêté le 3 novembre.
Patron de la ville de Liège. Patron des chasseurs. Invoqué contre la rage.

Erard de la Marck, en 1537, concède, au bourg de Theux une franche foire à la St-Hubert. Une bénédiction des pains a lieu après les messes ; puis des chevaux à partir de 1966.

Attributs
Cheval, chien, corne de chasse, cerf avec croix dans les bois.

Issu d’une famille apparentée à celle du maire du palais d’Austrasie, Pépin II dit de Herstal (645-714), Hubert ou Hugobert vécut dans l’entourage de saint Lambert dont il devint un disciple et servit comme prêtre dans son entourage. Il avait eu précédemment un fils du nom de Floribert, qui lui succédera d’ailleurs comme évêque de Liège. Vers 705, Hubert succéda à Lambert comme évêque de Tongres-Maastricht. Il poursuivit l’œuvre missionnaire de son prédécesseur en luttant contre le paganisme en Ardenne et en Toxandrie (la Campine). Il mourut le 30 mai 727 à Tervuren en Brabant, des suites d’une blessure survenue lors de l’établissement d’une pêcherie à Nivelle-sur-Meuse, près de Visé. Il fut enterré à l’église Saint-Pierre de Liège qu’il avait fondée près du palais.

Le 3 novembre 743, jour retenu pour sa fête, eut lieu la reconnaissance solennelle de ses reliques en présence des principaux dignitaires de la cour, ce qui, pour l’époque, équivalait à une canonisation. Floribert, son successeur, porta ses reliques sur les autels.
Le 30 septembre 825, l’évêque de Liège, Walcaud (810-831) qui succéda à Floribert, décida le transfert du corps entier de Saint-Hubert à Andage, en Ardenne, où a été fondée une communauté monastique bénédictine, en 817, à l’initiative de l’évêque Walcaud. Un important pèlerinage se développa au point d’entraîner la disparition de l’appellation Andage au profit du nom de Saint-Hubert. Le site de la forêt, les croyances et les coutumes de ses habitants devaient progressivement modeler le culte de Saint-Hubert. Il y devint patron des chasseurs et guérisseur de la rage.
Au XVe s., la légende du cerf crucifère de saint Eustache de Macon (IIIe s.) fut détournée dans le culte de saint Hubert. Celui-ci devint un seigneur passionné de chasse à qui, un vendredi-saint, le Christ en croix apparut dans les bois d’un cerf, d’où la conversion de Hubert et son attachement à saint Lambert. Beaucoup de pèlerins venaient solliciter les vertus thérapeutiques de l’étole de saint Hubert, reçue d’un ange. Les moines introduisaient un filament de l’étole dans le front des personnes mordues par les chiens ou autres animaux enragés. (Philippe GEORGE, Les premiers pas d’une Église, in Liège. Histoire d’une Église, Strasbourg, 1991).

Abbé Marcel Villers
Illustration : médaillon du plafond de la nef de l’église de Theux (1630)

Qu’est-ce que le Saint Chrême ? Réponse originale venant de Lyon !

Quialameilleurehuile

Une publicité pas banale de l’archi-diocèse de Lyon pour la messe chrismale : c’est à voir le site http://quialameilleurehuile.com/ !

L’invitation adressée aux Lyonnais est valable pour les Liégeois, il suffit de changer le lieu… Notre évêque nous attend en effet le mercredi 1er avril à 18h à la cathédrale Saint-Paul à Liège (c’est le mercredi saint, même si la date peut prêter à confusion…) car, comme on dit à Lyon :

vous aurez la chance d’assister à la fabrication de 3 huiles au cours d’un processus pluri-millénaire exceptionnel et pittoresque !

Nous vous proposons du co-voiturage pour cette soirée : voyez l’article qui vient de paraître !

Appel au jeûne et à la prière

DeuxMainsFO

Mgr Jean-Pierre Delville invite les communautés chrétiennes à vivre le mardi 11 février une journée de jeûne et de prière, avant le vote sur l’euthanasie prévu au Parlement

En accord avec le Conseil épiscopal de Liège et après concertation avec les évêques de Belgique, j’invite les communautés chrétiennes à vivre le mardi 11 février une journée de jeûne et de prière, avant le vote sur l’euthanasie prévu au Parlement. Nous aimerions éveiller les consciences et provoquer un ultime débat public au moment où notre pays risque de se donner une législation étendant la possibilité de l’euthanasie à des personnes mineures.

Le diocèse de Liège a choisi pour cela la Journée mondiale des malades, le 11 février. C’est aussi la fête de Notre-Dame de Lourdes et l’anniversaire de la 5ème apparition de Banneux, lorsque la Vierge dit à Mariette, en 1933 : Je viens soulager la souffrance.

Nous serons heureux si d’autres chrétiens, des croyants d’autres religions ainsi que des agnostiques ou des athées nous rejoignent dans cette démarche, qui est d’abord d’ordre philosophique, selon des modalités adaptées à leurs propres convictions. Dans cette ligne le Conseil de l’Europe ce jeudi 30 janvier a publié une forte critique envers le projet belge d’euthanasie des enfants.

Nous invitons nos concitoyens à réfléchir aux points suivants :

La menace pesant sur les mineurs d’âge. Beaucoup de personnes professionnellement proches des mineurs d’âge attestent que la demande d’euthanasie émanant de ces derniers est rarissime. C’est en tout cas le constat fait dans les Pays-Bas voisins, qui se sont pourtant dotés d’une législation ouverte à cette extension de l’euthanasie. Extension étonnante quand on sait que, en d’autres domaines de la vie, bien moins décisifs que la résolution de se faire euthanasier, les mineurs d’âge sont jugés incapables de décisions importantes pour leur vie économique ou affective !

L’importance des sédatifs et des soins palliatifs pour mourir dans la dignité. En Belgique, où les demandes anticipées d’euthanasie d’adultes se multiplient dangereusement, le risque est grand qu’en élargissant l’offre aux mineurs, la loi projetée ne suscite artificiellement la demande. Et cela, alors que nous disposons de soins palliatifs performants, ainsi que de sédatifs adaptés et progressifs dans les cas de douleur rebelle, pour rencontrer, comme il faut le faire, l’immense détresse physique et psychique des personnes qui souffrent et s’approchent de la mort, même si ces moyens palliatifs ont pour conséquence d’abréger quelque peu la vie, ce qui est moralement acceptable. Mais une mort douce, paisible, dans la dignité, n’est pas synonyme de l’euthanasie, laquelle, de manière directe et en quelques minutes, provoque délibérément la mort. Il y a un monde de différence entre les deux, tant dans l’intention que dans la procédure employée.

La dignité de toute vie humaine. L’expérience a déjà montré que, dès qu’on transgresse l’interdit fondamental de toute société humaine, à savoir l’interdit de tuer un être humain innocent, il est impossible de refermer la porte que l’on a entr’ouverte. Au contraire, elle a tendance à s’ouvrir toujours plus largement. Ainsi la loi déjà en vigueur concernant l’euthanasie excluait la prise en compte des mineurs d’âge. Mais la loi aujourd’hui projetée l’inclut. Un mouvement s’est mis en route, qui risque de ne jamais s’arrêter. On finira, dans certains cas, par présumer le consentement qui n’a pas été donné ou n’a pas pu l’être. Par contre, nous nous refusons, comme certains osent le faire, à émettre l’hypothèse qu’on en viendra peut-être un jour à supposer ce consentement dans le chef de mineurs handicapés mentalement, dès lors qu’ils sont par définition incapables d’un jugement mûrement délibéré. Nous sommes fermement convaincus que jamais notre pays ne se laissera entraîner à une telle dérive. En revanche, à plus court terme, le risque n’est pas nul qu’on se demande un jour si une nouvelle loi ou une jurisprudence invoquant le principe de non-discrimination ne devraient pas faire cesser une discrimination, celle qui consiste à ne pas prendre en compte le critère de la souffrance psychique quand il s’agit de mineurs d’âge.

Le danger d’une euthanasie des personnes fragiles. D’autres projets de loi sont déjà prêts pour, à l’autre bout de la vie humaine, ouvrir l’euthanasie aux personnes démentes, n’ayant plus une conscience claire de leur identité personnelle, pourvu qu’elles en aient fait anticipativement la demande écrite. Redoutable perspective, qui va exercer une pression insidieuse sur les personnes âgées craignant de peser plus tard sur leur entourage ! Beaucoup de personnes âgées vont se convaincre qu’elles feraient preuve d’un grand égoïsme en ne faisant pas cette demande anticipée… C’est ainsi que s’effritera progressivement l’admirable solidarité qui unit les personnes démentes, leurs familles et tout le monde médical et paramédical qui entoure ces personnes de soins pleins d’humanité, de compétence et de tendresse. Comme solution aux inévitables fragilités de l’existence humaine, surtout quand elle arrive à son déclin, on n’offrira plus aux personnes démentes que la décision solitaire de prévoir à temps leur sortie de ce monde lorsque d’autres en jugeront le temps venu. Il n’est que trop prévisible qu’un élargissement ultérieur de la loi permettra de présumer raisonnablement le consentement de la personne démente, dès lors qu’il ne manque qu’une petite signature en bas d’un document… De plus, comme c’est déjà le cas, beaucoup de personnes âgées et potentiellement démentes, seront tentées de demander l’euthanasie pour ne pas être à charge de leur entourage, voire, à la limite, pour cause de vieillesse et de perte du goût de la vie. Ce sera alors une sorte d’« euthanasie » d’un autre genre, celle de la solidarité même qui doit unir les plus vaillants aux plus fragiles. Enfin, il n’est pas non plus exclu que des considérations d’économie en arrivent un jour à recommander indirectement l’euthanasie pour des raisons de finances publiques ou de solvabilité des institutions de soin.

La dignité humaine devient l’objet d’un jugement subjectif. En dernier lieu, l’on entend souvent dire que la décision de se faire euthanasier est une simple question de liberté personnelle, de libre disposition de soi, et que la loi n’impose à personne d’y recourir. C’est oublier que cette prétendue décision purement individuelle exerce, surtout quand elle se multiplie, une redoutable pression sur la liberté de tous les soignants, ainsi que sur celle des institutions de soin qui sont opposées à l’euthanasie et, finalement, sur les personnes les plus fragiles de la société. La dignité de la vie humaine n’est dès lors plus liée à la nature de la vie humaine, mais au ressenti qu’on éprouve à ce sujet. Cette dignité devient l’objet d’un jugement subjectif.

Nous osons donc dire à nos concitoyens, en payant de notre personne : Il n’est pas trop tard, mais il est temps ! Secouons notre propre conscience et aussi, avec respect, celle de nos frères et sœurs en humanité. L’histoire ne sert jamais deux fois les mêmes plats ni les mêmes circonstances. C’est donc aujourd’hui qu’il faut agir.

Concrètement, outre l’appel au jeûne, nous organisons une veillée de prière à Liège à la Cathédrale le mardi 11 février à 18h.

Chaque communauté est invitée à organiser une prière à cette fin (proposition à télécharger) ou à insérer une intention de prière (idem, proposition à télécharger) à ce sujet dans la prière universelle de la messe dominicale.

Un article éclairant sur ce sujet, signé par de nombreux pédiatres, est à télécharger également : Fin de vie des enfants : une loi inutile et précipitée (dans La Libre Belgique).

Nous vous remercions de votre collaboration et vous disons avec insistance notre attente, en ce moment très grave où nous devons absolument en appeler, par un engagement résolu, au débat public et citoyen.

+ Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

A télécharger : l’article dans La Libre Belgique (euthanasie) * Intention spéciale pour la prière universelle * Schéma pour une veillée de prière

La Dernière Heure relaie l’appel de notre évêque:

http://www.dhnet.be/dernieres-depeches/belga/l-eveche-de-liege-lance-une-journee-de-jeune-et-de-priere-contre-l-euthanasie-des-mineurs-52ecfbd63570e5b8eeec29c3

Et La Libre réfléchit à l’enjeu démocratique: http://www.lalibre.be/debats/edito/edito-la-sagesse-de-l-eglise-belge-52ec04f23570e5b8eeeb9e83#.Uu1ZskuhSH0.facebook

Les voeux de Noël de notre évêque!

Chers Amis du diocèse de Liège,

Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne fête de Noël et une très bonne année 2014.

Noël, c’est une fête de la joie. C’est une fête qui nous replonge dans les sources de notre foi. Le pape François nous le rappelle dans sa dernière lettre Evangelii Gandium, la Joie de l’Évangile.

Oui, au cœur de notre vie, il faut de temps en temps s’arrêter, faire la fête. Il faut avoir l’occasion de rire, de faire de la musique, de chanter, de raconter des histoires, de se retrouver en famille, de manger ensemble, de s’arrêter par rapport au rythme habituel de notre vie.

C’est donc, au cœur de l’hiver, ce moment exceptionnel qui nous permet de vivre la joie. Évidemment, dans la fête de Noël, il y a un paradoxe: pourquoi fête-t-on la joie, alors que Jésus, que nous fêtons, n’était pas accueilli dans la joie mais, au contraire, était refoulé hors de l’auberge du village au moment de sa naissance ?

C’est le mystère de la pauvreté de Dieu qui veut naître pauvre parmi les pauvres. Cela nous invite à la solidarité. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que, dans notre société, beaucoup de personnes risquent de vivre la pauvreté ou la vivent déjà.

Je l’ai souligné dans une lettre œcuménique, adressée aux chrétiens de différentes Églises, à propos de la situation d’ArcelorMittal. Nous trouvons, nous, responsables d’Église, que nous devons engager chaque chrétien à être solidaire de ceux qui sont mis à la porte de leur travail, des travailleurs qui sont mis au ban de la société. Cela nécessite de l’amitié, de l’accueil.

Et le temps de Noël nous invite à cette démarche. J’ajouterais que cette solidarité, c’est aussi un signe d’espérance pour le futur.

Lors de l’évangile de Noël, les anges disaient aux bergers: Vous trouverez un signe, ce signe est un enfant. Oui, l’enfant, le pauvre, le petit est un signe. Et les anges le disent: Gloire à Dieu, au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes qu’Il aime. L’enfant est un signe de paix.

Alors, dans cet esprit, je vous souhaite vraiment à tous une fête de Noël de paix et d’espérance, et une excellente année 2014.

+ Jean-Pierre Delville,
Évêque de Liège

Musique : Tarquinio Merula (Canzone IV) par Jean-Pierre Delville à l’orgue de Saint-Jacques à Liège.