Clés pour lire l’évangile de Matthieu : 33. Le Père et le Fils

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu dont nous suivons la lecture liturgique.
Aujourd’hui : Mt 11, 25-30 du 14e dimanche ordinaire.

33. Le Père et le Fils

Que nous révèle de Dieu le Fils, à travers son agir et ses paroles ?
Au moins trois traits. D’abord que Dieu est Père, qu’il se soucie de chacun de nous parce qu’il nous aime comme ses enfants.
Ensuite, que Dieu est « doux et humble de cœur » (11, 29), qu’il ne cherche donc pas à s’imposer, à dominer.
Enfin que Dieu est compassion : « vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, je vous procurerai le repos. » (11, 28)
Et Jésus de conclure : « prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples. » (11, 29)

Mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger.

« Dans le judaïsme, l’image du joug s’appliquait à diverses réalités : on parlait du joug de la Loi, des commandements, ou du Royaume des cieux, tout ce que l’homme s’impose avec joie pour répondre aux exigences de Dieu. Si les pharisiens estimaient que le joug de la Loi n’avait rien d’un fardeau et d’un esclavage, Matthieu juge pourtant que leur enseignement pèse lourd, « ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens. (23,4) » (Claude TASSIN, L’Évangile de Matthieu, 1991).

Les 613 commandements formulés par les rabbins, les détails dans lesquels on les explicitait sans fin, constituaient « un joug que ni nos pères, ni nous-mêmes n’avons été capables de porter », disait Pierre (Ac 15, 10). Jésus libère de ce poids de la Loi ; le joug de Jésus est léger et facile à porter.

Abbé Marcel Villers