CLÉS POUR LIRE JEAN : 5. LE VERBE FAIT CHAIR

Clés pour lire l’évangile de Jean

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Au jour de Noël, nous lisons le prologue de Jean : Jn 1, 1-18.

Le Verbe s’est fait chair
Il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. (Jn 1,14)

En venant parmi nous, Dieu ne nous tire pas vers le ciel, mais vers la terre, vers la chair. La chair, c’est une manière concrète de dire finitude, fragilité, souffrance et mortalité. Tout ce qui caractérise la condition humaine. « Le Verbe s’est fait chair » (1,14). Dieu s’est fait homme. « Oui, écrit saint Irénée, c’est le Verbe de Dieu qui a habité en l’homme, qui s’est fait fils de l’homme, pour habituer l’homme à recevoir Dieu, et habituer Dieu à habiter en l’homme. »

L’enfant de la crèche dit qu’en tout homme, aussi petit, aussi pauvre, dépouillé et nu qu’un nouveau-né, dans le plus faible et le plus vulnérable, Dieu est présent. Voilà qui fonde la dignité divine de tout être humain et le respect infini qui lui est dû.

L’incarnation
« Le Dieu transcendant et inaccessible se fait homme de chair et de sang avec toute l’affectivité, toutes les perceptions, toutes les potentialités, mais aussi toutes les limites attachées à cette condition corporelle. » Dieu se révèle dans un corps, corps de chair et de sang, celui de Jésus de Nazareth, et, dans une certaine mesure celui de tout homme.
Désormais, Dieu et l’homme se déchiffrent l’un dans l’autre. Dieu et l’homme ne peuvent être connus séparément. L’homme, c’est ce qui apparaît quand Dieu sort de lui-même, s’exprime. Tel est le grand mystère que nous nommons l’incarnation, mystère de dépouillement et de livraison de soi, mystère de l’amour. (D’après Karl RAHNER, Réflexions théologiques sur l’incarnation, 1962)

Abbé Marcel Villers