SOURCES : 10. Le mendiant

« Le mendiant »

L’être humain transcende toutes les explications biologiques, sociologiques ou psychologiques. Cette capacité le « décolle » du monde et le fait responsable de lui. Créé à l’image de Dieu, l’homme en reflète les qualités : intelligence, pensée, amour, immortalité.
« L’humain a été doué de vie, d’intelligence, de sagesse et de toutes les qualités dignes de la divinité, afin que chacune d’elles lui fasse désirer ce qui lui est apparenté. Et puisque l’éternité est attachée à la divinité, notre nature devait absolument n’en être pas privée, mais avoir en elle-même le principe de l’immortalité : grâce à cette faculté innée, elle pourrait tendre vers ce qui lui est supérieur et garder le désir de l’éternité. » (Grégoire de Nysse, Grande Catéchèse, 5)

L’être humain échappe à l’univers où il est né. Par-là, il affirme son essentielle liberté. « Celui qui a créé l’homme pour le faire participer à sa propre plénitude ne pouvait l’avoir privé du plus beau et du plus précieux des attributs divins, la capacité de se déterminer soi-même, la liberté. » (Grégoire de Nysse, Grande Catéchèse, 5)

Que l’humain soit à l’image de Dieu signifie qu’il est une existence personnelle, une liberté. Nous pouvons comprendre alors que Dieu a pris un risque en créant l’homme libre, car Dieu peut tout, sauf contraindre l’homme à l’aimer. Dieu est pour toujours le mendiant qui attend à la porte. Son silence, que parfois nous lui reprochons, exprime seulement son respect.  » Me voilà devant la porte et je frappe ; celui qui entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je mangerai avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20)

Abbé Marcel Villers