Homélie de la Toussaint à Theux et à Jehanster

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Ce 1er novembre, c’était l’abbé Marcel Villers qui célébrait tant à Theux qu’à Jehanster. Il nous a communiqué le texte de son homélie, que nous reproduisons ci-dessous, pour nous en faire tous profiter! Nous l’en remercions.

Toussaint 2013 Theux et Jehanster
(Inspiré de Benoît XVI, Toussaint 2006)

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, proclame Jésus, car votre récompense sera grande dans les cieux !

À qui s’adresse cette invitation à la joie et aux réjouissances ?
À nous tous, ici présents. Oui, en ce jour, nous voilà conviés à partager le bonheur des saints, tous ceux et celles qui ont parcouru le chemin du bonheur, celui des béatitudes que le Christ vient de nous indiquer.

Les saints ne constituent pas une caste restreinte d’élus, mais une foule innombrable. Dans cette multitude, il n’y a pas seulement les saints officiellement reconnus, mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés d’accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas le visage ni même le nom de la plupart d’entre eux, car il s’agit, selon l’Apocalypse, d’une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue (Ap 7, 9).

Ce peuple comprend les saints de l’Ancien Testament, à partir d’Abel le juste et du fidèle Patriarche Abraham, les Apôtres du Nouveau Testament (dont notre Saint Jacques de Polleur), les nombreux martyrs du début du christianisme (dont nos saints patrons Hermès et Alexandre de Theux), les bienheureux et saints des siècles successifs (dont notre saint Roch de Jehanster), jusqu’aux témoins du Christ de notre époque.

À quoi servent notre louange et nos prières aux saints ?
Le grand Saint Bernard répondait : Nos saints n’ont pas besoin de nos honneurs et ils ne reçoivent rien de notre culte. Mais lorsque je pense aux saints, je sens brûler en moi de grands désirs.

Telle est donc la signification de la fête d’aujourd’hui : en contemplant l’exemple lumineux des saints, s’éveille en nous le grand désir d’être comme eux, heureux de vivre dans la lumière et la joie de Dieu. Etre saint signifie simplement vivre dans la proximité de Dieu, être de la famille. Telle est notre vocation à tous.

Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu?
On peut répondre à cette interrogation tout d’abord par une négation : pour être saint, il n’est pas nécessaire d’accomplir des actions et des œuvres extraordinaires, ni de posséder des qualités exceptionnelles.

On peut ensuite répondre par une affirmation : il est nécessaire avant tout d’écouter Jésus, et de le suivre sans se décourager face aux difficultés. Celui qui aime Jésus accepte de mourir à lui-même. Car celui qui veut garder sa vie la perd, mais celui qui la donne trouve la vraie vie. L’expérience de l’Église démontre que toute forme de sainteté passe toujours par le chemin de la croix, le chemin du renoncement à soi-même.

Les biographies des saints décrivent des hommes et des femmes qui ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre. Ils ont persévéré dans leur engagement, ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve –lit-on dans l’Apocalypse– ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau (v. 14). L’exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre le même chemin pour connaître la joie de l’amour de Dieu.

Mais quel est ce chemin sur lequel mettre nos pas ?
C’est celui qu’a suivi Jésus, celui des béatitudes. Le bienheureux par excellence, c’est lui, Jésus. En effet, c’est Lui qui est le vrai pauvre de cœur, l’affligé, le doux, l’affamé et assoiffé de la justice, le miséricordieux, le cœur pur, l’artisan de paix ; c’est Lui le persécuté pour la justice. Les Béatitudes nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus et, dans la mesure où nous nous plaçons à sa suite, nous aussi, nous pouvons participer à sa béatitude, celle que partagent les saints.

Les saints sont pour nous des amis et des modèles de vie. Invoquons-les afin qu’ils nous aident à devenir comme eux de fidèles disciples du Christ Jésus.

Voilà qui nous enseigne sur la mort et la destinée de ceux et celles qui ont quitté ce monde. Si le chemin qui conduit à la sainteté est celui de l’amour et de la passion pour Jésus, nous comprenons alors ce qu’est la mort pour le croyant ?

La mort est plongée dans cet océan d’amour qu’est notre Dieu.
Nos défunts, nos chers disparus sont enfin comblés et bienheureux.
Ils ont trouvé celui qui seul peut rassasier le cœur humain.
Enfin, ils reposent en paix.
N’ayons pas peur de les prier et qu’à leur intercession, nous puissions progresser sur le chemin, la vérité et la vie qui est, pour nous, Jésus.

Telle est notre espérance en ce jour de Toussaint !

Abbé Marcel Villers