Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Au terme de sa vie, Jésus prie pour ses disciples : Jn 17,1-26.
28. L’heure de Jésus
J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. (Jn 17,6)
« Père, l’heure est venue. » (17,1) A l’heure où il voit venir sa fin dernière, Jésus est en prière, tourné vers le Père du ciel. Il accueille son heure, celle de sa mort, comme celle d’une révélation : « Père, l’heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. » (17,1) Cette heure est le sommet de toute sa vie, ce pourquoi il est venu en ce monde, à savoir révéler qui est Dieu, c’est-à-dire, dans le langage de saint Jean, le glorifier. « Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais confiée. » (17,4)
« Je prie pour eux, pour ceux que tu m’as donnés. » (17,9) Les disciples ont été mis à part pour être envoyés dans le monde y poursuivre l’œuvre de Jésus. Mais le monde les a pris en haine. « Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais, pour que tu les gardes du Mauvais. » (17,15) Puis Jésus prie pour tous ceux qui croiront : « Qu’ils soient un, comme nous sommes UN ». (17,22)
Dans le monde et pas du monde
« Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par la langue, ni par les coutumes. Car ils n’habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas quelque dialecte extraordinaire, et leur genre de vie n’a rien de singulier. Ils habitent dans toutes les villes du monde ; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence. » Autrement dit, les chrétiens sont dans le monde, même s’ils ne vivent pas selon le monde. « Ils passent leur vie sur terre, mais ils sont citoyens d’une autre patrie. » Leur vraie demeure, c’est le Christ. Ils obéissent aux lois établies par la cité, mais leur manière de vivre tire sa source d’une autre loi, celle du Père. Les chrétiens ne sont pas des marginaux. Loin de déserter le monde, ils en sont en quelque sorte « l’âme ». Partout présents dans le corps social, ils y sont aussi invisibles qu’est l’âme. (Extraits d’un vieux texte des premiers siècles, entre 130 et 200, l’épître à Diognète.)
Abbé Marcel Villers