La chronique de notre Curé du 28 février 2021

 

Écoutez-le

Si vous passez par Reims, vous ne pouvez manquer de vous diriger vers la cathédrale Notre-Dame et d’en faire au moins le tour pour découvrir l’ange au sourire. Il se situe sur la façade ouest, sur la droite du portail. Cette petite merveille vaut à elle seule le déplacement. « Je ne peux imaginer un chrétien qui ne sache sourire. Cherchons à donner un témoignage joyeux de notre foi », tweetait François en janvier 2014 déjà !

Cette semaine, avons-nous souri, voire ri, avec quelqu’un ? J’espère que oui car même au téléphone, il y a moyen de partager de la gaieté. Nous aurons ainsi fait mentir l’adage « un jour sans rire, un jour de perdu ». Ainsi, surtout, nous aurons montré notre fidélité à Jésus, le sourire du Père ! Le carême, par le jeûne, est bien un temps de grâce donné pour vivre mieux notre foi. Mon propos de la semaine dernière, en écho de la Parole, évoquait le caractère libérant et thérapeutique du rire et surtout insistait sur l’équilibre à retrouver pour tout notre être, corps et esprit. « La grâce présuppose la nature » écrivait Thomas d’Aquin. Dans notre nature humaine, nous ne saurions faire impasse sur notre corps. Toutefois, notre tradition nous incline à en faire un compagnon de route sans en faire notre maître. Le sculpter à outrance, être obsédé par sa santé ou encore répondre à toutes ses sollicitations ne peut nous rendre plus libre ni heureux. Toutefois, notre corps parle et nous indique des choses essentielles notamment sur notre vie intérieure, psychologique et spirituelle. Le jeûne, comme bien d’autres dimensions, passe également par le corps pour nous renouveler au plus profond. Frère Luc de Taizé déclare : « C’est un paradoxe : se priver sert à retrouver le bon goût des choses et à les apprécier. Beaucoup vivent dans les habitudes de satiété, courant après un nouveau stimulus… Le jeûne vient rompre cette surenchère, au profit d’une relation qui nourrit vraiment ». Lire la suite « La chronique de notre Curé du 28 février 2021 »

Clé pour lire l’évangile de Marc : 6. Le Fils bien-aimé

Clés pour lire l’évangile de Marc

Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi), nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile du dimanche suivant.

2ème dimanche de carême, le 25 février 2018 : Mc 9,2-10

6. Le Fils bien-aimé

De la nuée, une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le. »
(Mc 9,7)

Après la Loi (Moïse) et les prophètes (Élie), voici venir le Fils. On est au sommet de la révélation, de la conversation de Dieu avec les hommes. Désormais, la Parole de Dieu, c’est une personne : Jésus. Écoutez-le.

Le récit de la transfiguration est la reprise de la scène du baptême (1,10-11). Chaque fois, le ciel s’ouvre et une voix proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Marc nous présente ainsi l’investiture de Jésus, accrédité comme Fils par la voix céleste.

L’affirmation comme Fils de Dieu ponctue l’itinéraire de Jésus dessiné par Marc : elle est attestée au début, au milieu et à la fin de son évangile. Au baptême dans le Jourdain, lors de la transfiguration sur la montagne, c’est la voix « venant des cieux » qui proclame Jésus Fils bien-aimé. Le lecteur sait donc qui est Jésus ; encore faut-il qu’il adhère et passe du savoir à la foi. À la fin de l’évangile, au pied de la croix, le centurion déclare : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. » (15,39)

S’il est allé jusqu’au bout du chemin que fait parcourir Marc à son lecteur, ce dernier se joindra au centurion et confessera sa foi en Jésus, Fils de Dieu.

La littérature apocalyptique

Le terme grec « apocaluptô » signifie : découvrir, dévoiler ce qui est caché. Toute une littérature, dite apocalyptique, s’est développée entre le 2ème siècle avant Jésus et le 1er après. Les évangiles sont nés dans cette ambiance qui cherchait à dévoiler les secrets de la fin des temps, transmis par des anges ou via des visions accordées à tel personnage important. L’annonciation, l’Apocalypse de saint Jean relèvent de ce genre littéraire. Le récit de la transfiguration appartient, lui aussi, au moins partiellement, à cette littérature. En effet, c’est dans une vision qu’est révélée aux apôtres, et aux lecteurs de l’évangile, la métamorphose future de Jésus dont « les vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille » (9,3). Vision anticipée de la résurrection de Jésus, elle est destinée à conforter les disciples face à la passion qui se profile.

Abbé Marcel Villers