SOURCES : 45. LE PROCHAIN

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

45. Qui est mon prochain ?

« Le prochain de l’homme est tout homme, quel qu’il soit et non pas tel ou tel homme.
Car le méchant et le bon, l’ennemi et l’ami sont également hommes.

Celui qui s’exerce à l’humanité doit donc imiter Dieu
en faisant du bien aux justes et aux injustes
comme Dieu lui-même dans le monde présent
donne à tous son soleil et ses pluies.

Si tu veux faire du bien aux bons et pas aux méchants,
ou même punir ceux-ci,
tu entreprends de faire œuvre de juge,
mais tu ne t’appliques pas à acquérir les caractères de l’humanité.

La compassion consiste précisément
à donner à manger à celui qui a faim,
à boire à celui qui a soif,
à vêtir celui qui est nu,
à visiter celui qui est malade,
à accueillir l’étranger,
à pénétrer auprès de celui qui est en prison pour le secourir,
en un mot à avoir pitié de celui qui est dans le malheur. »
(Homélies Pseudo-Clémentines)

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La littérature Pseudo Clémentine raconte les aventures de l’apôtre Pierre dans ses voyages missionnaires au cours desquels il rencontre et convertit Clément, l’auteur prétendu du récit. Ces œuvres conservent le souvenir d’un très ancien judéo christianisme. La rédaction que nous connaissons date du début du IVe s., les traditions mises en œuvre remontent sans doute au IIe siècle.

Clés pour lire l’évangile de Luc 50. La justice de Dieu

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 18, 1-8 du 29e dimanche ordinaire.

50. La justice de Dieu

Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? (Lc 18, 8) 

Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui, jour et nuit ? (18, 7) Comme cette veuve de la parabole, ils sont des multitudes à crier vers Dieu et à demander justice. Mais Dieu entend-il la prière des hommes ? Nous savons bien sûr qu’il faut toujours prier sans se décourager (18,1). Et nous, ses élus, insistons encore et encore : « Seigneur, rends-moi justice » (18, 3).

Et Jésus de répondre par un argument a fortiori. Si un juge qui se moque de Dieu et des hommes, cède aux prières d’une veuve importune, combien plus Dieu entendra les cris de ses élus. Mais auront-ils la foi et la persévérance jusqu’au bout ?

La justice

Est juste celui qui est cohérent avec lui-même ; ce qui est conforme à ce qui doit être. Pour la Bible, la justice évoque avant tout la fidélité d’une personne à soi, à son être. Ainsi, Dieu est juste s’il est logique avec lui-même ; par exemple, s’il fait ce qu’il dit, s’il accomplit ses promesses. L’agir du maître est juste qui paie ce qu’il faut à ses ouvriers (Mt 20,4). Le juste est opposé au pécheur car il est fidèle aux prescriptions de sa religion, il agit en conformité avec la volonté divine. Ainsi, Joseph est un homme juste, l’homme droit (Mt 1,19).
Ce n’est donc pas tant Dieu qui est juste, mais son action car elle est conforme à sa volonté, manifestée en Jésus, d’être salut et miséricorde. Dieu ne peut donc laisser tomber ses élus, il les sauvera lors de la catastrophe finale. (Jean-Marie PREVOST (dir.), Nouveau vocabulaire biblique, 2004).

Abbé Marcel Villers